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paliers(distance objet-cheval, puissance) Ă atteindre, le 1er palier Ă©tant le seuil de tolĂ©rance. Par la suite, chaque palier devra ĂȘtre conïŹrmĂ© avant de passer au palier supĂ©rieur, câest-Ă -dire rĂ©pĂ©tĂ© plusieurs fois (2-3 essais) sans que le cheval ne rĂ©agisse, faute de quoi il faudra redescendre au palier infĂ©rieur. Pour
MĂ©diapartfait actuellement la preuve de la part importante quâelle prend dans la vie du Pays. Le dernier article sur le « premier cercle » en est le tout rĂ©cent tĂ©moi
Cessont 13 niveaux de la sagesse à franchir pour devenir un illuminé. à la base de la pyramide sont gravés les chiffres romains MDCCLXXVI (1776). Bien que celle-ci soit la date de l'indépendance américaine, ce chiffre, une fois reduit devient 3, soit un trangle, qui signifie quelque chose d'accompli.
Surle Boulevard Ledru-Rollin, BEL Marcel successeur de BEL Auguste (1890) auquel succĂ©da Delplanque, Rue Coutellerie Delest Jean, successeur de Delest Louis(1924) et de Delest Jean ( 1890) .Nous Ă©tions captivĂ©s par lâhabiletĂ© de ces artisans que lâon pourrait qualifier dâartistes lorsquâils forgeaient des objets, des dĂ©corations de toutes sortes des Fers Ă chevaux
Bon Site De Rencontre Pour Jeune. Description Les Animaux Totem Les animaux totem sont associĂ©s Ă des pratiques chamaniques amĂ©rindiennes traditionnelles que lâon trouve encore vivante aujourdâhui. Lâanimal totem se caractĂ©rise aussi par un lien trĂšs personnel avec lâindividu auquel il est associĂ©. Vous pouvez avoir un ou plusieurs animaux totem tou au long de votre vie. Il tend Ă symboliser lâidentitĂ© dâune personne ; il est lâĂ©quivalent dâun guide ou animal protecteur. Un totem est un ĂȘtre spirituel, un objet sacrĂ© ou le symbole dâune tribu, dâun clan, dâune famille ou dâun individu. La tradition dâune tribu amĂ©rindienne prĂ©voit que chaque personne est connectĂ©e Ă neuf animaux diffĂ©rents qui lâaccompagneront tout au long de sa vie, agissant comme des guides. DiffĂ©rents guides dâanimaux, Ă©galement appelĂ©s guides spirituels et / ou animaux puissants, entrent et sortent de notre vie en fonction de la direction dans laquelle nous nous dirigeons et des tĂąches Ă accomplir tout au long de notre voyage. Les croyances de ces tribus expliquent en outre quâun animal totĂ©mique est un animal qui est avec vous pour la vie, Ă la fois dans le monde physique et spirituel. Bien que les gens puissent sâidentifier Ă diffĂ©rents guides dâanimaux tout au long de leur vie, câest cet animal totem unique qui agit comme lâesprit gardien principal. Avec cet animal, une connexion est partagĂ©e, soit par un intĂ©rĂȘt pour lâanimal, les caractĂ©ristiques, les rĂȘves ou dâautres interactions. Le Cheval Aide Ă franchir les obstacles Cheval, Insoumis Puissant Rebelle. Tu as ruĂ© dâimpatience. TambourinĂ© sur le sol ta colĂšre. Car tu te souviens du temps. OĂč tu ne faisais quâUn. Avec ta moitiĂ©, Celle qui respecte ton individualitĂ©. Et te protĂšge dans ta course folle. Comme toi je veux rĂ©soudre ma dualitĂ©. Mâattacher sans mâaliĂ©ner. Ni me soumettre Et retrouver le partenaire idĂ©al. Qui me guidera. Sans me brider. Jâentends lâappel des grands espaces. Alors je vais de lâavant avec fougue. ConquĂ©rir, voyager, fouler de nouveaux horizons. Avec noblesse. Sans plus attendre, je mâaffranchis de ce qui entrave. Mon Ă©lan. Je mâaffirme et je retrouve. Ma LibertĂ©. Moi, enfant de Ciel PĂšre et de Terre MĂšre, je te remercie, Cheval, de me donner lâimpulsion de franchir les obstacles, sur ce chemin de sagesse. GrĂące Ă toi et avec toi, Je Grandis. Les Neuvaines Pour une priĂšre de 9 jours, une priĂšre est Ă©crite au dos de la neuvaine pour vous aider Ă trouver les mots Ă dire Ă votre animal totem ! Cela signifie quâelle doit ĂȘtre allumĂ©e durant 9 jours consĂ©cutifs. Câest le temps nĂ©cessaire pour se recueillir, mĂ©diter, prendre conscience de soi et du monde qui nous entoure. Elle vous aidera dans votre cheminement. Chaque priĂšre doit ĂȘtre Ă©voquĂ©e au moins une fois par jour, de prĂ©fĂ©rence Ă lâAube ou au crĂ©puscule, ce sont les meilleures Ă©nergies de la journĂ©e. MatiĂšre cire 100% naturelle Contenant en plastique Seuls les clients connectĂ©s ayant achetĂ© ce produit ont la possibilitĂ© de laisser un avis.
OBJET QUE L ON FRANCHIT A CHEVAL - Mots-FlĂ©chĂ©s & Mots-CroisĂ©s Recherche - DĂ©finition Recherche - Solution La meilleure solution pour OBJET QUE L ON FRANCHIT A CHEVAL Solution DĂ©finition OBSTACLEOBJET QUE L ON FRANCHIT A CHEVAL EN 8 LETTRES Solution DĂ©finition ECHIQUIEROBJET DE JEU ALTERNANT CASES BLANCHES ET NOIRESPLATEAU OU SE DEPLACENT UN CHEVAL ET UN FOUETALONCE N'EST PAS UN MAUVAIS CHEVALCHEVAL AU HARASCHEVAL DE COURSECHEVAL DE HARASCHEVAL DE MONTEANERIEACTION STUPIDE D'UN ANIMAL PROCHE DU CHEVALRIVETOBJET DE FIXATIONUN LIEN DE FER... A CHEVALBELIERANIMAL ET OBJET DE GUERRE POUR ENFONCER DES PORTESSIGNE ASTROLOGIQUE A CHEVAL SUR MARS ET AVRILCASQUEA CHEVAL, C'EST UNE BOMBEOBJET ANTIBRUIT COUVRANT LES OREILLESOBJET PROTEGEANT LA TETE SUR UN CHANTIERTROTTEURCHEVAL A VINCENNESCHEVAL DE COURSECHEVAL DU TIERCEOBJET PERMETTANT AUX BEBES D'APPRENDRE A MARCHERAIROBJET DE CONDITIONNEMENTOBJET DE CONQUETEANEANIMAL VOISIN DU CHEVALPLUS PROCHE DU CHEVAL QUE DU SOTANTIQUITEOBJET ANCIENOBJET ANCIEN ET DE VALEURARGENTOBJET DE DONAUTOMOBILEOBJET DE COURSESOBJET DE SALONBLEOBJET DE BATTAGEBOULETJOINTURE DU CHEVAL AU-DESSUS DU PATURONCARTONOBJET SIGNALANT UNE SANCTION AU FOOTBALLCECET OBJETPOUR DESIGNER UN OBJETCRANENTAILLE DANS UN OBJETCRAPAUDULCERATION DU PIED DU CHEVAL, PARTICULIEREMENT, DE LA SOLE ET DE LA FOURCHETTEDETTES DIRECTA SON COMPLEMENT D'OBJETJe propose une nouvelle solution ! Compte-rendu de la recherche pour OBJET QUE L ON FRANCHIT A CHEVAL Lors de la rĂ©solution d'une grille de mots-flĂ©chĂ©s, la dĂ©finition OBJET QUE L ON FRANCHIT A CHEVAL a Ă©tĂ© rencontrĂ©e. Qu'elles peuvent ĂȘtre les solutions possibles ? Un total de 21 rĂ©sultats a Ă©tĂ© affichĂ©. Les rĂ©ponses sont rĂ©parties de la façon suivante 1 solutions exactes 0 synonymes 20 solutions partiellement exactes
Vous hĂ©sitez encore Ă vous lancer dans la discipline ? Vous avez dĂ©jĂ entendu parler dâequifeel mais la discipline vous semble floue ? Venez donc dĂ©couvrir les exercices dâequifeel proposĂ©s en concours officiels FFE que vous pouvez tout aussi bien rĂ©aliser chez vous dans vos installations. Quelques rappels CrĂ©dit Les aventures dâAction et Enjoy Rappelons tout dâabord avant de commencer les exercices dâequifeel les principes des exercices et les points obtenus Ă chaque passage. Avant de rĂ©aliser un exercice, vous devez annoncer au juge quel contrat vous souhaitez rĂ©aliser. En 10 points, 15 points ou 20 points. Vous pouvez aussi gagner des points si votre mouvement est rĂ©alisĂ© avec fluiditĂ© +2 et en perdre si vous renversez des embĂ»ches -2. Votre contrat peut ĂȘtre ramenĂ© Ă 0 si vous dĂ©passez le temps imparti ou si vous ne respectez pas votre contrat Ă©lastique cassĂ© par exemple. Les exercices Le trĂšfle Le cavalier fait exĂ©cuter Ă son poney/cheval un parcours en trĂšfle autour de trois cĂŽnes. Sâil commence par le cĂŽne qui est Ă sa droite, il le contourne Ă main droite, puis il va Ă main gauche sur le second et le troisiĂšme cĂŽne qui est au fond. Sâil commence par le cĂŽne qui est Ă sa gauche, il le contourne Ă main gauche, puis il va Ă main droite sur le second et le troisiĂšme cĂŽne qui est au fond. Il revient ensuite dans la zone de dĂ©part. Le contrat en 10 points sâeffectue en licol et en longe, en 15 points licol et longe liĂ©s par un Ă©lastique et en 20 points en libertĂ©. Le Licol Le cavalier Ă pied et son poney/cheval se dirigent vers une zone situĂ©e Ă 10 m de la zone de dĂ©part. Le cavalier arrĂȘte son poney/cheval, lui retire le licol, fait le tour du poney/cheval en le caressant avec le licol sur tout le corps. Puis, il revient vers la zone de dĂ©part et sâarrĂȘte Ă lâintĂ©rieur de celle-ci. Cet exercice peut se combiner avec dâautres difficultĂ©s, comme le reculer par exemple qui augmente le niveau de difficultĂ© des contrats. CrĂ©dit Le murmure du Louvray Le va-et-vient Certains lâappelleront le reculer. Tout en restant les deux pieds dans la zone cavalier sauf pour le contrat Ă 10 points, le cavalier doit faire reculer son poney/cheval jusquâĂ la ligne entre les plots, le poney/cheval devant placer les antĂ©rieurs sur ou derriĂšre la ligne qui sĂ©pare les deux plots. Ensuite, le cavalier le fait revenir vers lui le chrono sâarrĂȘte lorsque les antĂ©rieurs sont revenus dans la zone matĂ©rialisĂ©e. Le niveau de difficultĂ© des contrats sâassocie Ă la distance Ă reculer et la connexion avec le cheval. Le slalom Il sâagit dans cet exercice de rester dans une zone dĂ©limitĂ©e et dâinviter son poney/cheval Ă rĂ©aliser un slalom Ă distance en longe, longe Ă©lastique ou libertĂ©, sans renverser de plot. VĂ©ritable exercice de prĂ©cision, cet exercice permet de vĂ©rifier la mobilitĂ© des Ă©paules de votre cheval. Attention aux plots renversĂ©s qui vous coĂ»teront 2 points de pĂ©nalitĂ©. Le cercle Lâexercice semble simple. Mais le cavalier doit faire tourner en rond son poney/cheval en cercle, tout en ne sortant pas dâune zone qui peut ĂȘtre dĂ©limitĂ©e par un cerceau. Si le cavalier sort de sa zone, son contrat peut ĂȘtre nul. Un changement de main doit Ă©galement ĂȘtre effectuĂ© pour que le contrat soit validĂ©. Alors, pas si simple lâexercice ? Le pivot VĂ©ritable Ă©preuve de prĂ©cision pour le meneur mais aussi pour son partenaire de jeu. Les postĂ©rieurs dans un cerceau, le cheval doit dĂ©placer son avant main autour des postĂ©rieurs qui doivent rester dans le cerceau. Le jury peut dĂ©cider pour lâĂ©preuve le sens du dĂ©placement, vers la gauche ou vers la droite. Un seul pied sorti pĂ©nalise dâune erreur rĂ©parable. Le cavalier repositionne alors son poney/cheval dans le respect des contraintes de son contrat et poursuit dans le temps imparti. Les points compris dans les contrats allient finesse du contact au licol longe, longe Ă©lastique et libertĂ© mais Ă©galement le degrĂ© du pivot. Un contrat en 20 points se fait donc en 360°, le cheval doit faire un tour complet et idĂ©alement en libertĂ© lorsque le dispositif le permet. Le huit En continuitĂ© avec le cercle, le cavalier doit faire effectuer un huit de chiffre Ă son cheval bon exercice pour le dĂ©contracter dâailleurs, sans sortir de sa zone cavalier, et sans que le cheval ne pĂ©nĂštre cette zone. En 10 points licol longe, 15 points longe avec Ă©lastique et en 20 points en libertĂ©. Les embĂ»ches Câest sĂ»rement le plus connu des exercices dâequifeel ! Les embĂ»ches sont une jolie petite particularitĂ© qui permet de tester la dĂ©sensibilisation de vos poneys/chevaux. Il peut sâagir de passer sur une bĂąche, un tapis, franchir un obstacle ou une embĂ»che mystĂšre. Tout est possible ! CrĂ©dit Le murmure du Louvray Le van Ăpreuve rĂ©servĂ©e uniquement Ă la club Ă©lite. Il sâagit dans un temps imparti de faire monter son cheval dans le van avec la plus grande lĂ©gĂšretĂ©, alors chiche dâembarquer en libertĂ© pour 20 points et un Mars ? Le dĂ©placement latĂ©ral sur un carrĂ© Il peut se rĂ©aliser autour dâun carrĂ© pas ceux de dressage hein ou le cheval doit vĂ©ritablement faire preuve de prĂ©cision et de mobilitĂ© dans ses hanches. Il sâagit de positionner les antĂ©rieurs du cheval au dessus de la barre et de le faire dĂ©placer latĂ©ralement au dessus de cette barre. Mais, sans jamais quâun antĂ©rieur recule ou un postĂ©rieur avance hors du dispositif. Dans lâexercice du carrĂ©, le cavalier est au centre dâun carrĂ© de barres autour dâun cerceau et doit Ă distance faire dĂ©placer son cheval autour dâun carrĂ© complet. Si votre compagnon, sort les quatre pieds dâun cĂŽtĂ© ou lâautre de la barre contrat ramenĂ© Ă zĂ©ro. MĂȘme punition pour vous, si vous sortez de votre cerceau. Bonus des exercices dâequifeel les Ă©preuves montĂ©es Câest aussi possible de faire de lâequifeel montĂ© ! Certains organisateurs nâhĂ©sitent pas Ă attirer les cavaliers pas encore sĂ©duits par la discipline en organisant une Ă©preuve montĂ©e dite prĂ©paratoire. MĂȘme principe quâĂ pied, il sâagit dâavoir le contrĂŽle de son cheval sur des embĂ»ches simples ou exercices avec le plus de lĂ©gĂšretĂ© et de fluiditĂ© possible. Vous retrouvez donc le slalom, le petit obstacle, le passage de bĂąche ! Bref, il y en a pour tous les goĂ»ts ! Attention toutefois ! Lâequifeel nâest pas du pony-games ! Les contrats de points doivent Ă©galement ĂȘtre respectĂ©s. Alors, ces petits exercices dâequifeel ça vous tente ? NâhĂ©sitez pas Ă aller jeter un oeil dans les Ă©vĂ©nements Ă©questres de votre rĂ©gion. Ils sont encore peu nombreux parmi la masse dâautres Ă©vĂ©nements mais plaisir garanti ! LâĂ©quitation dite Ă©thologique est en plein essor dans le monde Ă©quin, venez dĂ©couvrir cette approche Ă©questre. CrĂ©dit photo Ă la une Le Murmure du Louvray
Cependant, pour dĂ©passer rapidement votre rythme, tout dĂ©pendra du nombre dâheures que vous pourrez consacrer Ă lâĂ©tude. Pour les niveaux supĂ©rieurs, des cours de mise Ă niveau personnalisĂ©s vous permettront de gravir les Ă©chelons du classement en un rien de temps. Sommaire1 Qui appeler quand on trouve un cheval ?2 Quel est le galop idĂ©al pour avoir son propre cheval ?3 Quel est le cheval le plus petit du monde ?4 Comment apprendre Ă sâoccuper dâun cheval ?5 Comment faire pour ouvrir une pension pour chevaux ?6 Comment occuper un cheval seul ?7 Quel est le cheval le plus rare du monde ?8 Quelle est la race de cheval qui court le plus vite ?9 Quelle taille de terrain pour un cheval ?10 Comment avoir un cheval quand on a pas les moyen ?11 Quel niveau pour avoir son propre cheval ? Qui appeler quand on trouve un cheval ? image credit © Appelez la mairie, le maire sâoccupe des animaux errants. A voir aussi race de cheval Curly. Et sinon Ă la gendarmerie. Comment obtenir le numĂ©ro maĂźtre ? Les demandes dâimmatriculation sont dĂ©posĂ©es auprĂšs du CFE centre de formalitĂ©s des entreprises dont dĂ©pend lâentreprise. Lorsque lâinscription est effective, lâInsee fournit les numĂ©ros Siren et Siret, mais la CFE les communique Ă lâentreprise. Comment changer de propriĂ©taire de cheval ? Tous les chevaux chevaux, poneys ou Ăąnes doivent avoir une carte dâimmatriculation Ă jour la mise Ă jour de leur carte de cheval est une obligation lĂ©gale. La dĂ©claration de changement de propriĂ©tĂ© doit ĂȘtre faite par lâacheteur au SIRE dans les 30 jours suivant lâachat du cheval. Quelles sont les conditions pour possĂ©der un cheval ? PossĂ©der un cheval, un poney ou un Ăąne quelles sont les rĂšgles ? Acquisition dâanimaux. ⊠DĂ©claration Ă lâInstitut Equestre et Equestre Français IFCE⊠Nomination dâun vĂ©tĂ©rinaire sanitaire. ⊠Identification. ⊠Conditions de garde. ⊠Cage extĂ©rieur et garde. ⊠Nourriture. ⊠Concevez des animaux, des selles ou des attelages. Articles en relation Est-ce que lâĂ©quitation est dangereuse ? Quel poids pour faire de lâĂ©quitation ? race de cheval Nokota Comment retrouver les papiers dâun cheval ? race de cheval Kladruber image credit © Si rien nâempĂȘche les nouveaux arrivants de se lancer dans lâachat de chevaux, un certain niveau dâĂ©quitation minimum 5 galops et quelques annĂ©es dâĂ©quitation derriĂšre est tout de mĂȘme fortement recommandĂ©. Sur le mĂȘme sujet race de cheval Camargue. Quelle est la course pour possĂ©der son propre cheval ? Galop 6. Le cavalier doit maĂźtriser les fentes et ĂȘtre capable de franchir les obstacles pour son cheval ou son cheval. En plus de lâobligation de courir 5, il doit ĂȘtre capable de faire des sauts dans divers domaines. Comment avoir son propre cheval ? PossĂ©der son propre cheval est une lourde responsabilitĂ©, tu es impliquĂ© avec des ĂȘtres vivants. Il faut donc aller le voir presque tous les jours, sâassurer de sa bonne santĂ© et bien sĂ»r, sâoccuper de lui rĂ©guliĂšrement. Quand avez-vous un cheval ? Entre 7 et 10 ans, le cheval est sĂ©dentaire mais nĂ©cessite tout de mĂȘme un bon niveau. Pour les dĂ©butants, il est prĂ©fĂ©rable dâacheter un cheval de plus de 10 ans. AprĂšs lâĂąge du cheval, il faut aussi penser Ă ce que lâon veut faire avec son animal loisirs, concours, saut dâobstacles ou habillage⊠Quel est le cheval le plus petit du monde ? image credit © Parmi tous les records quâil contient, du moins les plus Ă©tonnants, nous en avons conservĂ© un le record du plus petit cheval vivant au monde ! Cette annĂ©e, lâheureux gagnant sâappelle Bombel et vit en Pologne. Lire aussi race de cheval Paso Fino. Est-elle mignonne, ronde, appaloosa, et le plus important ? il mesurait 56,7 cm ! Comment sâappelle le bĂ©bĂ© cheval ? Poulain, poulain. Quel est le plus beau cheval du monde ? Akhal-Teke, un cheval du TurkmĂ©nistan, est considĂ©rĂ© par beaucoup comme le plus beau cheval du monde. Sa robe la rendait unique et lui valut le surnom de Cheval dâOr » Quel est le plus petit poney du monde ? Avec une taille moyenne de 75 cm et un poids moyen de 75 kg, le Falabella est lâune des races de chevaux les plus petites au monde. Comme tous les chevaux miniatures, il ne peut pas ĂȘtre montĂ©, mais sâest avĂ©rĂ© appropriĂ© pour une utilisation et un travail Ă pied, en longe ou sur une longue bride. image credit © Soins et entretien Nettoyez la cage de votre animal matin et soir. Faites un nettoyage complet de la boĂźte chaque semaine. Voir l'article race de cheval Fjord. Quant au pansage, sachez que votre cheval devra ĂȘtre pansĂ© quotidiennement sâil vit en box. Nâoubliez pas de dĂ©mĂȘler la queue et la criniĂšre de votre animal. Comment sâoccuper dâun cheval au prĂ© ? Pour les chevaux au pĂąturage, il est recommandĂ© de les mettre Ă lâombre pour Ă©viter la pluie. Au moins une fois par semaine, promenez-vous dans le prĂ© pour vĂ©rifier sâil y a des objets dangereux et vĂ©rifiez lâĂ©tat de la clĂŽture. Comment nourrir un vieux cheval ? Les vieux chevaux ont besoin dâune nourriture facile Ă manger. Les granulĂ©s, trop difficiles Ă mĂącher, seront interdits et dans ce cas une portion Ă©brĂ©chĂ©e sera privilĂ©giĂ©e, car plus faciles Ă avaler et Ă mĂącher. image credit © RĂ©glementation applicable Ă la pension pour chevaux Vous pouvez dĂ©clarer votre entreprise sous diffĂ©rentes lois Ă votre nom, dans une SARL, dans une associationâŠ. Lâimmatriculation au Registre du Commerce et des SociĂ©tĂ©s, qui se matĂ©rialise par lâattribution du numĂ©ro SIREN dĂ©livrĂ© par lâINSEE, est Ă©galement capitale. Lire aussi race de cheval Tennessee Walker. Comment faire des clous ? Si vous crĂ©ez un haras, vous devrez effectuer un certain nombre de dĂ©marches administratives auprĂšs de lâInstitut Français du Cheval et de lâĂquitation. Tous les chevaux doivent ĂȘtre enregistrĂ©s auprĂšs du SIRE SystĂšme dâInformation Equine dans les 12 mois suivant leur naissance. Comment monter la cage ? Vous devez dĂ©clarer lâouverture dâun service dâĂ©levage dans la commune dont vous dĂ©pendez gĂ©ographiquement. Vous devez Ă©galement aviser par Ă©crit le maire de votre municipalitĂ© de lâouverture de lâactivitĂ©. DSV viendra rapidement vĂ©rifier votre installation. Pour Ă©viter que votre cheval ne sâennuie, vous devez lâoccuper le plus possible, faire de lâĂ©quitation au moins une fois par semaine, lâemmener au pĂąturage dĂšs que vous avez 10 minutes, le faire sortir au pĂąturage pendant la journĂ©e idĂ©alement toute la journĂ©e et avec des amis, demandez-lui dâaugmenter Ă©galement la dose dâaliment pour animaux, ⊠Lire aussi race de cheval Cob Normand. Comment avoir un cheval Ă la maison ? Avoir son cheval Ă la maison, câest aussi lui fournir un point dâeau oĂč il pourra sâabreuver un Ă©tang, une riviĂšre, un abreuvoir ou une citerne Ă remplir. Il est important de surveiller attentivement ce point, afin que lâeau soit suffisante et propre. Un cheval peut-il vivre seul ? Les chevaux sont des animaux grĂ©gaires. Il doit donc vivre en groupe et nouer des amitiĂ©s fortes qui lui permettent de se sentir rassurĂ© et protĂ©gĂ©. AprĂšs tout, il ne devrait jamais vivre seul ! Comment savoir si un cheval sâennuie ? Tics comportementaux par ennui, le cheval dĂ©veloppera des habitudes qui deviendront des tics, rongeant la porte de son Ă©curie, jouant avec sa langue, dĂ©veloppant un tic de soutien. Quel est le cheval le plus rare du monde ? Akhal-Teke Il est considĂ©rĂ© comme lâune des races de chevaux les plus belles et les plus rares au monde. En fait, les chevaux Akhal-Teke sont menacĂ©s. Sur le mĂȘme sujet race de cheval Brumby. Il reste 3000 Akhal-Tekes dans le monde aujourdâhui. La race a presque complĂštement disparu aux 19e et 20e siĂšcles, tombant Ă seulement 300 chevaux. Quel est le cheval le plus cher du monde ? Fusaichi Pegasus, le cheval le plus cher du monde Le voici, le numĂ©ro un de ce classement nâest autre quâun cheval de course Ă©tonnamment qui se vend 70 millions de dollars. Quel est le cheval le plus vieux du monde ? Le cheval le plus ĂągĂ© a 53 ans. CâĂ©tait une jument de Danville, Missouri. Le cheval le plus ĂągĂ© sâappelle Monty. Il a vĂ©cu en Nouvelle-Galles du Sud, en Australie jusquâĂ lâĂąge de 52 ans. Quelle est la race de cheval qui court le plus vite ? h est la vitesse Ă laquelle le Thoroughbred, un cheval anglais sĂ©lectionnĂ© depuis le dĂ©but du XVIIIe siĂšcle pour le galop, peut courir. Lire aussi race de cheval Connemara. Câest 20 km/h de plus quâUsain Bolt, lâhomme le plus rapide du monde ! Quel est le meilleur cheval du monde ? Akhal-Teke, un cheval du TurkmĂ©nistan, est considĂ©rĂ© par beaucoup comme le plus beau cheval du monde. Sa robe la rendait unique et lui a valu le surnom de Mustang Golden Horse », ils viennent dâAmĂ©rique du Nord. Quelle est la vitesse dâun cheval de course ? Quelle taille de terrain pour un cheval ? Superficie du cheval, utilisation et alimentation au pĂąturage Globalement, il est habituel de calculer une superficie dâun hectare par cheval, soit 10 000 mĂštres carrĂ©s, dans une zone oĂč lâherbe est disponible en masse. Lire aussi race de cheval Trotteur Français. Combien de terrain pour un Ăąne ? Les Ăąnes vivent Ă lâextĂ©rieur toute lâannĂ©e. Au moins 3000 mÂČ de pĂąturage sont indispensables pour cela. Par rapport aux belles plaines plates, les Ăąnes prĂ©fĂšrent les prairies escarpĂ©es avec de la vĂ©gĂ©tation et des buissons. Quelle est la surface de la cage active ? Superficie suffisante Calculez 100mÂČ de surface de paddock stabilisĂ© par cheval et 10mÂČ dâabri/individuel. Troupeau stable Pour que le troupeau soit serein, il est conseillĂ© de ne pas changer trop souvent de troupeau et dâintroduire trop souvent de nouveaux individus. Comment avoir un cheval quand on a pas les moyen ? Vous pouvez trouver des chevaux de haute qualitĂ© en demi-pension et cela vous permet de monter des chevaux que vous ne pouvez pas vous permettre seul. A voir aussi race de cheval MĂ©rens. Ainsi, la demi-pension permet dâĂ©voluer avec le mĂȘme cheval et de former un vrai couple. Quel est le salaire pour possĂ©der un cheval? Prix ââminimum tout en respectant le bien-ĂȘtre du cheval 1810 euros par an. On Ă©conomise la prĂ©-retraite en 100 euros, on rajoute passagers tous les 2 mois 40 euros = 240 ⏠Est-ce difficile de monter Ă cheval ? DĂ©tendez-vous, ce nâest pas difficile ! Voici les Ă©tapes Ă suivre Positionnez-vous sur lâavant gauche du cheval et passez les rĂȘnes autour de son cou. Quel niveau pour avoir son propre cheval ? En rĂ©alitĂ©, que vous ayez le galop 2 ou le galop 7 nâa pas dâimportance. Lâessentiel est que vous sachiez bien prendre soin de votre cheval. Lire aussi race de cheval Haflinger. Il vous faudra avoir les bases de lâalimentation dâun cheval et savoir dĂ©fendre son espace de vie. Ceci pourrait vous intĂ©resser
Quel animal ? La question est provocante par son ouverture il sâagit en effet de se demander quel animal humain nous sommes â biologiquement, anthropologiquement, philosophiquement, voire mĂȘme psychanalytiquement â, mais aussi de penser â politiquement, Ă©thiquement, anthropologiquement, philosophiquement â avec quel animal nous voudrions, pourrions et devrions vivre. Quel animal ? est dâabord une interrogation sur notre propre nature â lâhumanitĂ©, lâanimalitĂ©, la bestialitĂ© » ? Cette interrogation a aussi la capacitĂ© de mettre en Ă©vidence notre responsabilitĂ© face Ă notre environnement, notamment en ce qui concerne les espĂšces en voie de disparition, les animaux cobayes de laboratoire et les victimes des abattoirs⊠Cette interrogation implique enfin une rĂ©flexion sur les rapports que nous entretenons avec le monde et la vie â en rappelant les liens biologiques, historiques, moraux et mĂȘme Ă©motionnels qui nous lient au vivant sous toutes ses formes. Les questions fondamentales liĂ©es Ă la connaissance de la nature du vivant, aux limites physiques, Ă©motionnelles, scientifiques, Ă©thiques et morales des possibilitĂ©s du corps humain, mais aussi aux frontiĂšres qui sĂ©parent â et aux liens qui unissent â les ĂȘtres entre eux, les organismes vivants et les machines, lâhumain et lâanimal, autrement dit ce qui fait la spĂ©cificitĂ© du vivant et de la vie [1], sont aujourdâhui au centre dâimportants dĂ©bats transdisciplinaires qui impliquent non seulement la philosophie et lâanthropo-sociologie mais aussi toutes les disciplines scientifiques, juridiques la bioĂ©thique, politiques notamment la biopolitique et les champs artistiques [2]. Il y a dâun cĂŽtĂ© les avancĂ©es vertigineuses de la science et de lâautre le prix que fait payer notre civilisation Ă la planĂšte ; il y a les dĂ©bats Ă©thiques et philosophiques qui se retrouvent face Ă la bioĂ©thique, surtout quand celle-ci est inscrite dans la loi et devient donc du droit ; et il y a pour finir la mĂ©diatisation extrĂȘmement rapide des innovations scientifiques qui Ă la fois dĂ©mocratise et vulgarise les dĂ©bats. Les questions fondamentales liĂ©es au vivant se retrouvent ainsi Ă nouveau ouvertes et ceci dans un contexte oĂč la commercialisation du corps et de ses Ă©lĂ©ments entraĂźne son remodelage permanent. Lâhomme qui devient de plus en plus puissant scientifiquement et qui rĂȘve de sâauto engendrer artificiellement, aura bientĂŽt dĂ©truit toute la biosphĂšre et nâaura plus dâenvironnement dans lequel survivre. Les inquiĂ©tudes du duo artistique Art OrientĂ© Objet surgissent entre autres de cette contradiction entre lâĂ©volution des connaissances scientifiques et lâinvolution de notre rapport au monde. Mon article propose une approche de la question Quel animal ? Ă partir dâune expĂ©rience artistique â qui est aussi une expĂ©rimentation biotechnologique et mĂ©dicale borderline la performance du duo Art OrientĂ© Objet AOO, formĂ© par Marion Laval-Jeantet et BenoĂźt Mangin, Que le cheval vive en moi ! [3]. Il sâagit pour les artistes dâĂ©prouver la proximitĂ© avec lâanimal, ou plutĂŽt son endossement » [4], en partant du physique, du sang, de lâADN, pour aller jusquâaux rĂ©cits mythologiques fondateurs, aux savoirs et rituels ancestraux et vice versa. Si la science dĂ©couvre les lois du monde, lâart, lui, peut parfois rĂ©vĂ©ler, essayer de partager ou crĂ©er un monde. Le choix de partir de lâart pour se confronter Ă la question de notre rapport Ă lâanimalitĂ© est ainsi justifiĂ© parce que lâexpĂ©rience esthĂ©tique surprend parfois en mettant en suspens la conception du monde aussi bien du chercheur qui sây intĂ©resse et se voudrait spĂ©cialiste » que du spectateur ordinaire ; ensuite parce que lâart biotechnologique est un univers praxĂ©ologique complexe qui incite Ă adopter la dĂ©marche complĂ©mentariste et multirĂ©fĂ©rentielle quâexige la question animale ; et finalement parce que la dĂ©marche dâAOO apparaĂźt particuliĂšrement pertinente concernant les sciences du vivant et du comportement. Notamment quand il sâagit de la question animale que les artistes du duo AOO posent toujours par rapport Ă lâĂȘtre humain et ses altĂ©ritĂ©s, que celles-ci soient spĂ©cifiques, corporelles ou spirituelles. ImpliquĂ©s aussi bien dans la recherche mĂ©dicale poussĂ©e et les diverses rĂ©parations » et Ă©volutions de lâhomme [5] â prothĂšses mĂ©caniques, greffes des organes, cultures de peaux, organes artificiels, fĂ©condation in vitro, clonage [6], etc. â, que dans la redĂ©couverte des savoirs traditionnels et lâethnopsychanalyse, lâĂ©thologie et la recherche anthropologique â tout en accordant un rĂŽle fondamental dans leurs crĂ©ations Ă une perception non verbale de la rĂ©alitĂ© » â, les artistes dâAOO sont ainsi Ă la fois des crĂ©ateurs, des chercheurs, des militants Ă©cologistes avertis et engagĂ©s dans la responsabilisation du public quant Ă lâavenir de la planĂšte. Câest donc au cĆur mĂȘme de cette antinomie entre les progrĂšs scientifiques extraordinaires et leurs consĂ©quences nĂ©fastes sur le monde vivant quâest nĂ© ce projet artistique pour le moins dĂ©routant dont lâobjectif est de savoir sâil est possible de faire vivre lâanimal dans le corps humain. Marion Laval-Jeantet et BenoĂźt Mangin se demandent en effet si lâanimal ne pourrait pas ĂȘtre envisagĂ© comme le futur de lâhomme, non plus comme cobaye, victime ou figure de lâhomme dĂ©shumanisĂ©, mais plutĂŽt en tant quâalter ego. Comme le note Marion Laval-Jeantet Ici, lâAutre est lâoutil maĂŻeutique qui va rĂ©vĂ©ler la spĂ©cificitĂ© de sa conscience incarnĂ©e Ă lâartiste. LâAutre est dans lâexpĂ©rience Que le cheval vive en moi !, lâHybris, la dĂ©mesure sans laquelle DikĂȘ, la justice des hommes ne saurait exister. LâAutre prend dans lâacte artistique la valeur de la figure qui manquerait Ă la conscience humaine pour envisager son devenir » [7]. GenĂšse et mise en place du dispositif Il y a plusieurs points de dĂ©part Ă ce projet, en voici trois qui me semblent fondamentaux â Marion Laval-Jeantet a eu une vision dâun monde extrĂȘme, oĂč les rares animaux autorisĂ©s Ă survivre ne le seraient que par lâutilitĂ© que lâhomme en aurait » [8]. Elle a eu ainsi lâidĂ©e, par une sorte dâempathie singuliĂšre, de faire survivre en elle un animal en voie de disparition, le panda, en hĂ©bergeant » son sang, câest-Ă -dire en essayant dâincorporer le sang de lâanimal dans son propre corps. â Suite Ă dâautres expĂ©riences-recherches et crĂ©ations artistiques du duo [9], Marion Laval-Jeantet a voulu aller plus loin dans lâincorporation de lâanimal non-humain », afin de ressentir physiquement ce que cela pouvait susciter de vivre en son propre corps la prĂ©sence dâun autre organisme â et plus spĂ©cifiquement dâun organisme non-humain. â Mais aussi sâinjecter du sang animal », cette idĂ©e Ă caractĂšre utopique, surgit Ă©galement Ă la suite de recherches menĂ©es par le duo Ă lâInstitut Pasteur en 1999 ; recherches qui avaient dĂ©jĂ confirmĂ© Ă lâĂ©poque lâutilisation trĂšs frĂ©quente de sĂ©rums animaux pour la mĂ©decine humaine. La difficultĂ© dâobtenir du sang dâun animal aussi rare que le panda, mais aussi de trouver un laboratoire qui accepterait de mettre en Ćuvre un projet artistique aussi fou », a contribuĂ© Ă lâĂ©volution du projet. Ce ne serait donc pas le panda que lâartiste porterait en elle â quâelle endosserait â mais un autre animal. Ce type dâexpĂ©rimentation Ă©tant interdit au sein de lâUnion EuropĂ©enne, câest seulement en 2006 que les artistes rĂ©ussirent Ă convaincre un laboratoire en Suisse, spĂ©cialisĂ© dans la fabrication de sĂ©rums pour les grands cancĂ©reux, dâaccepter Marion Laval-Jeantet en tant que chercheuse en psychologie de lâimmunitĂ©. Elle y prĂ©senta un projet destinĂ© Ă comprendre lâeffet des immunoglobulines animales sur lâesprit humain, en occultant Ă©videmment la dimension artistique de la recherche. Le laboratoire en question travaillant sur le sang du cochon, de la vache, du mouton et du cheval, le choix se porta rapidement sur le cheval â probablement pour des raisons symboliques et esthĂ©tiques ». Il ne fut Ă©videmment pas question de mettre en place une transfusion sanguine classique complĂšte, mais de trouver, avec lâaide des scientifiques, des Ă©lĂ©ments du sang Ă©quin Ă conserver le plasma avec les nombreuses protĂ©ines du sang et en particulier les immunoglobulines qui sont les vecteurs de la rĂ©activitĂ© de lâorganisme, donc trĂšs influentes sur le systĂšme nerveux â Ă lâexclusion des immunoglobulines sexuelles qui perturbent le systĂšme hormonal Ă long terme et cardiaques, du fait de la trĂšs grande diffĂ©rence de puissance du systĂšme cardiaque Ă©quin. La performance pendant laquelle Marion Laval-Jeantet reçut en tout une quarantaine de familles dâimmunoglobulines Ă©quines a eu lieu le 22 fĂ©vrier 2011 Ă la Galerie Kapelica Ă Ljubliana en SlovĂ©nie. Mais lâhistorique de la recherche et la mithridatisation â les tests dâadaptabilitĂ© de lâimmunitĂ© humaine aux Ă©lĂ©ments du sang Ă©quin par accoutumance Ă petites doses, etc. â Ă laquelle sâest soumise lâartiste pendant les mois qui prĂ©cĂ©dĂšrent lâinjection massive ainsi que les effets qui sâen suivirent font partie intĂ©grante du dispositif de ce projet dĂ©concertant. LâexpĂ©rience en question sâĂ©tend ainsi bien en deçà et au-delĂ du jour J, puisquâafin dâhĂ©berger et de ressentir en elle la nature du cheval lâartiste a subi toute une sĂ©rie dâexamens, et suivi un rĂ©gime trĂšs strict. Dâautre part, une fois lâexpĂ©rience rĂ©alisĂ©e, elle a continuĂ© et continue, Ă diffĂ©rents degrĂ©s, Ă ressentir des effets qui ont Ă©tĂ© qualifiĂ©s par des spĂ©cialistes comme non-typiquement-humains » [10]. Marion Laval-Jeantet a ainsi procĂ©dĂ© Ă un mouvement effectif, concret, dâaltĂ©ration de son propre corps et dâincorporation dâun autre, qui, une fois entrĂ© en elle et acceptĂ© par son organisme, a continuĂ© Ă lâaltĂ©rer. Il y a ici, pour reprendre lâidĂ©e de Deleuze et Guattari, un devenir-animal â partiel et nous verrons pourquoi â qui est mis en Ćuvre dans ce projet, et qui en plus dâavoir une forte valence symbolique, de faire tendre lâimaginaire vers lâinimaginable et de se rĂ©fĂ©rer Ă une littĂ©rature fantastique et mythologique abondante, nâest pas mimĂ©tique ou reprĂ©sentatif mais bel et bien rĂ©el, biologique et scientifique il sâagit dâun devenir-animal de lâhumain qui avant mĂȘme dâĂȘtre symbolique, sympathique ou fantasmatique, est charnel. Dans ce projet le duo pousse lâart dans le registre de lâinimaginable ; il sâagit certes dâĂ©prouver le ressenti animal dans le corps humain, mais il ne faut pas oublier que faire Ćuvre dans ce cas a Ă©tĂ© un projet de longue haleine puisque pour arriver Ă leurs fins les artistes ont dĂ» mettre en place des dispositifs complexes et ceci Ă plusieurs niveaux mĂ©dical et biotechnologique avant tout collaborer avec des laboratoires mĂ©dicaux afin dâanalyser et rendre compatible le sang de lâartiste avec le sang du cheval, mais aussi artistique trouver un lieu dâart capable de prendre les risques symboliques et juridiques pour la rĂ©alisation dâun tel projet. Ces prĂ©alables concrets engagent la grande question philosophique, existentielle, morale, Ă©cologique, et bien sur esthĂ©tique, que pose cette performance dâart Quâest-ce qui de lâautre peut devenir moi ? » Voici quelques notes de Marion Laval-Jeantet aprĂšs la performance Je suis fĂ©brile, je sais que je ne dormirai pas ou peu, câest un effet que jâai dĂ©jĂ observĂ© avec les immunoglobulines endocrines. Il faut une heure allongĂ©e pour trouver la paix, on dort un cycle, puis on se rĂ©veille, ultra nervositĂ©, pour se rendormir deux heures plus tard pour un deuxiĂšme cycle. En tout, une nuit chevaline ne semble contenir que quatre heures de sommeil. Lâeffet ne sâestompera que huit jours plus tard. Pendant cette longue semaine, ma vie est trĂšs perturbĂ©e. Je ne dors plus quâĂ©pisodiquement, jâai tout le temps faim, mais je ne digĂšre rien, je me sens puissante, et pourtant une tape sur lâĂ©paule me terrorise. Le moindre bruit mâeffraie, jâai peur de tout, mais une peur sans conscience, une peur instinctive, non existentielle. Une simple peur, pas une angoisse. [âŠ] Un primate puissant nâa pas peur. La puissance et la peur conjointe ne sont pas primates. Ăa, câest un effet chevalin Ă coup sĂ»r » [11]. Dans un autre texte lâartiste ajoute quâelle a pu ainsi expĂ©rimenter lâhyperrĂ©activitĂ© du cheval dans [s]a chair »[12], elle expliquera ensuite que par la vitalitĂ© chevaline quâelle avait vĂ©cue pendant une semaine elle avait effectivement senti un autre corps dans son corps propre. DâaprĂšs Miranda Grounds, professeure de biologie de lâUniversitĂ© de Western Australia, ces impressions pouvaient aussi bien ĂȘtre les effets de lâactivitĂ© dâun systĂšme inflammatoire que ceux dâune nature Ă©quine Ă proprement parler. Miranda Grounds Ă©tait pourtant dâaccord avec Jean-Claude Lecron, professeur de Pathologie nerveuse, musculaire et mentale Ă lâUniversitĂ© de Poitiers, pour dire que les immunoglobulines sont des protĂ©ines extrĂȘmement spĂ©cifiques, spĂ©cifiques du point de vue des rĂ©cepteurs quâelles doivent toucher, mais aussi spĂ©cifiquement créées par chaque organisme. Une immunoglobuline Ă©quine entraĂźne donc bien une rĂ©ponse spĂ©cifiquement chevaline » [13]. Que le cheval vive en moi ! est une expĂ©rience intĂ©rieure de passage dâun monde dans un autre, câest la crĂ©ation dâun lien intime, viscĂ©ral, entre lâun et son autre absolu â du moins a priori puisquâil sâagit de lâincorporation » de lâanimal par lâhumain qui ressent ainsi une nature, une Ă©nergie et une rĂ©activitĂ© animales dans son ĂȘtre propre. Ce passage, qui est apparemment paradoxal puisquâa priori les passages se font Ă lâextĂ©rieur, est ainsi dans ce cas une Ă©trange fusion de lâintĂ©rieur avec un extĂ©rieur â oĂč lâextĂ©rieur, lâinconnu, devient un objet du savoir avec lequel communique le sujet par lâintĂ©rieur. Cela nâest pas sans rappeler ce que note Georges Bataille Ă propos de lâ expĂ©rience, seule autoritĂ©, seule valeur » Mais lâexpĂ©rience intĂ©rieure est conquĂȘte et comme telle pour autrui ! Le sujet dans lâexpĂ©rience sâĂ©gare, il se perd dans lâobjet, qui lui-mĂȘme se dissout. Il ne pourrait cependant se dissoudre Ă ce point si sa nature ne lui permettait ce changement » [14]. Pour autrui, vers autrui et par autrui, en effet. Sâil fallait donner un nom thĂ©orique au projet Que le cheval vive en moi !, il serait probablement plus adĂ©quat â et nous verrons pourquoi â de dire quâil sâagit dâune expĂ©rience intĂ©rieure et rhizomatique de lâaltĂ©ritĂ© animale plutĂŽt que dâun devenir-animal. Par la force des choses, cette performance se confronte Ă©galement Ă dâautres altĂ©ritĂ©s et prĂ©suppose dâautres passages de la mĂ©decine Ă lâart et Ă lâĂ©thologie, de la science la plus pointue Ă la corporĂ©itĂ© empathique, du caractĂšre politique de la recherche aux profondeurs quasi sacrĂ©es de la connaissance, de lâartiste Ă son public, etc. La transmission, le devenir autre, le partage de lâĂȘtre, lâendossement, le risque, lâinconnu et la volontĂ© de dĂ©couvrir, de rencontrer, en sont ainsi des rĂ©alitĂ©s constitutives. Interroger par le biais de lâanimalitĂ© les avancĂ©es biotechnologiques qui rĂ©actualisent la question philosophique fondamentale de lâhomme et [de] lâautre que lâhomme » [15] â que cet autre soit post-humain, post-urbain, post-terrien, supra-humain, etc. â nâest pas une attitude nouvelle pour AOO, ni pour le monde de lâart. La particularitĂ© de certaines pratiques artistiques que lâon peut dĂ©signer de plusieurs maniĂšres bioart, art biotech ou art biotechnologique, art transgĂ©nique ou de manipulation du vivant rĂ©side en effet dans le fait que certains artistes utilisent les sciences du vivant et les biotechnologies non seulement comme champs de questionnement, mais aussi comme outils de travail. Ils connaissent trĂšs bien les NBIC nanotechnologies, biotechnologies, informatique et sciences cognitives puisquâils accĂšdent aux laboratoires scientifiques [16], ils transposent parfois ces laboratoires dans les espaces dâexposition mais surtout ils collaborent avec des chercheurs pour la rĂ©alisation de leurs Ćuvres Le mot clĂ© de ces dĂ©marches est dĂ©tournement » [17]. Sâagit-il forcĂ©ment et toujours de propositions artistiques questionnant les limites de lâĂ©thique, de lâart et de la science ? Les artistes qui sây consacrent â souvent appelĂ©s bioartistes â ont-ils les mĂȘmes intentionnalitĂ©s crĂ©atrices parce quâils manient Ă peu prĂšs les mĂȘmes mĂ©thodes ? Comment franchit-on la barriĂšre de lâart et celle de la science pour faire de lâart scientifique ? La singularitĂ© dâAOO se situe avant tout dans sa dĂ©marche lâobjectif du duo artistique nâest pas tant de faire de lâart scientifique ou biotechnologique Ă tout prix, mais plutĂŽt de poser des questions cruciales de façon transversale et de proposer des rĂ©ponses possibles, et ceci toujours de maniĂšre artistique, câest-Ă -dire du point de vue de lâesthĂ©tique [18]. Que la formulation de ces propositions nĂ©cessite parfois lâutilisation des biotechnologies est un fait secondaire puisquâil sâagit avant tout pour les artistes 1. Dâabord de nous immerger dans des terrains qui nous confrontent Ă la menace Ă©cologique. 2. Dây mener une recherche cognitive qui nous permette de prendre conscience de cette menace. 3. Enfin, de produire des Ćuvres Ă mĂȘme de traduire Ă©motionnellement notre prise de conscience, afin dâĂ©veiller celle de lâobservateur Ă©ventuel, tout en tentant de produire un transfert de lâangoisse de la menace sur lâĆuvre proposĂ©e. Car alors lâangoisse, loin de se prĂ©senter comme un frein, devient dynamique, porteuse dâune inventivitĂ© qui autorise lâaction, quelle quâelle soit » [19]. Il y a donc parfois un travail qui se fait Ă la frontiĂšre de lâart et de la science pour la rĂ©alisation des Ćuvres, mais il sâagit bel et bien pour AOO dâun moyen et non dâune fin. La question de dĂ©part pour lâexpĂ©rience dâAOO pourrait ĂȘtre de savoir si nous sommes biologiquement compatibles avec le sang animal et Ă quel degrĂ©. Elle sâinscrit aussi dans un questionnement plus large du duo artistique concernant notre conscience et ses limites, en particulier dans notre apprĂ©hension de lâautre, et plus prĂ©cisĂ©ment ici de lâautre animal. Ce projet est Ă concevoir dans une continuitĂ© avec les travaux antĂ©rieurs du duo, notamment avec lâexpĂ©rience du Bwiti », un rituel dâinitiation chamanique des pygmĂ©es du Gabon, que le duo AOO a expĂ©rimentĂ© et dont il sâest ensuite inspirĂ© pour rĂ©aliser une sĂ©rie dâĆuvres dâart [20]. Au cours de ce rituel lâinitiĂ© entre dans une transe donnant accĂšs Ă des visions â et non des hallucinations â censĂ©es Ă©largir les limites de sa conscience puisque, entre autres, des animaux ou dâautres entitĂ©s prennent possession » de lui. Dans cette perspective â Ă cheval entre les savoirs ancestraux, rites de guĂ©rison et cultes des ancĂȘtres menacĂ©s de disparition, dâune part, et la recherche biomĂ©dicale la plus poussĂ©e, dâautre part â la question de savoir si lâon peut endosser lâanimal prend un sens qui de maniĂšre Ă©vidente dĂ©passe le concret biologique. Le fait de se retrouver au carrefour de plusieurs types de savoirs les mythes fondateurs, la microbiologie, la mĂ©decine, le chamanisme, etc. nâest pas une premiĂšre pour le duo qui crĂ©e souvent des Ćuvres Ă lâinterface de lâintuition crĂ©atrice, de la vision magique », des avancĂ©es scientifiques encore peu connues, du sacrĂ© et des rĂ©fĂ©rences surprenantes Ă lâhistoire de lâart. Et Marion Laval-Jeantet de souligner que lâ on sait trĂšs bien quâun scientifique sans intuition, tout comme une intuition non vĂ©rifiĂ©e, nâavancent pas. On essaie souvent de donner Ă lâintuition une marque irrationnelle et Ă la science une marque rationnelle, mais les vrais scientifiques savent pertinemment quâil sâagit en rĂ©alitĂ© de deux types de rĂ©alitĂ© qui fonctionnent Ă Ă©chelle diffĂ©rente. On se retrouve ainsi face Ă une logique de transversalitĂ© » [21] ⊠qui par un dĂ©tour Ă©tonnant rejoint lâĂ©tymologie du mot grec technĂ© dans ses deux sens. Ce que lâon entend le plus souvent dans les expositions dâart biotechnologique de la part du public, averti ou pas, est le mot folie », lâartiste est fou », le projet est dĂ©lirant », lâesthĂ©tique de laboratoire est bizarre ». Ătant donnĂ© quâil sâagit du devenir de lâĂȘtre humain et parce que les questions suscitĂ©es par ces Ćuvres sont aussi bien dâordre esthĂ©tique, Ă©thique, mĂ©taphysique que politique, tout en faisant appel aux savoirs scientifiques, aux expĂ©riences de laboratoires et aux normes juridiques, les crĂ©ations du bioart concernent un trĂšs large Ă©ventail de spĂ©cialistes. Il sâagit en effet de rĂ©alisations complexes qui ont besoin dâexplications. Quand elles ont lieu, les rĂ©actions oscillent entre la fascination pour un futur post-humain hyper technologique et lâexpression dâangoisses diverses quant Ă lâavenir du genre humain et de ses modus vivendi. Lâextravagance des crĂ©ations de lâart biotechnologique est telle quâelles sont souvent considĂ©rĂ©es comme formant un tout homogĂšne. Or, il y a autant de types dâart biotechnologique que dâartistes qui manient ces nouveaux outils artistiques ». La question de lâaltĂ©ritĂ© entre lâhomme et lâanimal ou de lâauto-mĂ©tamorphose biotechnologique a Ă©tĂ© soulevĂ©e dans dâautres performances et crĂ©ations biotechâ mais Ă chaque fois avec des esthĂ©tiques trĂšs diverses et des intentionnalitĂ©s radicalement diffĂ©rentes. Soit deux exemples â parmi tant dâautres, parce que la plupart des entreprises biotechnologiques utilisent des Ă©lĂ©ments animaux, que ce soit la culture de peau, de viande ou de cuir transgĂ©niques â qui dĂ©montrent la diversitĂ© dâun champ artistique aussi multiple que complexe. Je choisis dĂ©libĂ©rĂ©ment ici de me rĂ©fĂ©rer, comme contexte, Ă deux performances artistiques dont lâobjectif nâest pas de questionner lâanimalitĂ© mais plutĂŽt le dĂ©sir de devenir-autre qui me semble non seulement fondamental mais prĂ©alable Ă la question du devenir-animal. La performance dâAOO est en effet Ă concevoir dans un contexte gĂ©nĂ©ral oĂč lâaltĂ©ration esthĂ©tique et mĂ©dicale du corps, lâincorporation de machines ou dâorganes est une rĂ©alitĂ© indĂ©niable ainsi apparaissent tous les enjeux de lâendossement par lâhumain dâun autre type dâorganisme. Parce que la question animale » ne se pose pas en vase clos qui ne concernerait que lâĂ©thologie, lâanthropologie, la zoologie, la philosophie animale et les domaines spĂ©cifiques de chaque science concernant directement lâanimal, mais dans un contexte gĂ©nĂ©ral de modification et de remise en question de notre ĂȘtre au monde et ainsi de notre corporĂ©itĂ©, point de dĂ©part et lieu essentiel de toute vie humaine. Souvent le dĂ©sir de devenir autre concerne la technologisation machinique du corps humain que reprĂ©sente le cyborg. La proposition la plus mĂ©diatisĂ©e de ce cas de figure est lâExtra Ear Ear on arm de Stelarc. Le projet, toujours en cours depuis 1997, est une tentative de matĂ©rialisation de la thĂ©orie du corps obsolĂšte » de Stelarc qui consiste Ă dire que ce qui importe aujourdâhui nâest plus lâidentitĂ© du corps mais sa connectivitĂ© Il est temps de se poser la question de savoir si un corps bipĂšde, avec une vision binoculaire et un cerveau de 1400 centimĂštres cubes est une forme biologique adĂ©quate. Il ne peut faire face Ă la quantitĂ©, Ă la complexitĂ© et Ă la qualitĂ© des informations quâil a accumulĂ©es il est inhibĂ© par la prĂ©cision, la vitesse et le pouvoir de la technologie, et il est biologiquement mal Ă©quipĂ© pour affronter son nouvel environnement extra-terrestre » [22]. Lâartiste a ainsi fait construire puis implantĂ© dans son avant-bras gauche une oreille Ă©quipĂ©e dâun micro et dâun Ă©metteur Bluetooth. PrĂ©sentĂ©e comme un symptĂŽme dâexcĂšs », cette oreille technologique et biologiquement compatible devient, aprĂšs le tĂ©lĂ©phone ou lâordinateur, une nouvelle extension du corps, une prothĂšse du corps augmentĂ© ». Cette troisiĂšme oreille a cependant subi une infection et lâartiste a dĂ» enlever provisoirement le systĂšme de micro. Le projet continue malgrĂ© tout et la prochaine Ă©tape consisterait Ă rĂ©aliser son organe internet pour le corps », capable dâentendre et de transmettre Ă distance. Ici prĂ©vaut une esthĂ©tique du corps machine, dâun corps trĂšs performant dont on ne se soucie plus des Ă©motions mais uniquement des capacitĂ©s. Il ne sâagit donc plus de crĂ©er un autre corps mais de fabriquer un corps autre, un corps mĂ©ta-anthropique. En effet lâobjectif, dans cette perspective de post-hominisation, est de dĂ©passer lâhumanitĂ© du corps humain et ses faiblesses » â lire ses sensibilitĂ©s â de maniĂšre radicale. Une autre expression du dĂ©sir revendicatif dâaltĂ©ration a Ă©tĂ© mise en place par Julia Reodica avec le projet HymNext. Il est question ici de crĂ©er des hymens bio-artificiels capables de restituer la virginitĂ© Ă toute personne le dĂ©sirant et ceci Ă volontĂ©. Ces hymens unisexes â câest-Ă -dire thĂ©oriquement applicables aussi bien aux femmes quâaux hommes â sont fabriquĂ©s Ă partir de la culture in vitro de cellules vaginales de Julia Reodica, de cellules de rongeurs et de cellules bovines. Ils font rĂ©fĂ©rence aux conflits et connexions entre art et science, intĂ©rieur et extĂ©rieur et aux rapports entre deux individus. Lâhymen est en effet un rĂ©el entre-deux » il nâest anatomiquement ni interne ni externe, il est socialement et psychologiquement le symbole par excellence du passage dâun Ă©tat Ă un autre, moment qui jusquâĂ prĂ©sent Ă©tait irrĂ©versible. Ce passage, lors du premier acte sexuel, est quoi quâil en soit un moment affectif dâune grande importance. Le moment du passage â et dans certains cas de la transgression » â joue en effet un rĂŽle capital pour les deux personnes concernĂ©es, mais il joue trĂšs probablement aussi un rĂŽle pour leurs partenaires ultĂ©rieurs. On sait par ailleurs que dans certaines sociĂ©tĂ©s traditionnelles contemporaines si une femme nâest pas pure » au moment de son mariage cela peut avoir des consĂ©quences graves cela va de la honte qui retombe sur toute sa famille jusquâĂ la mise Ă mort de lâĂ©pouse. La solution jusquâĂ prĂ©sent trouvĂ©e Ă ce problĂšme est le recours aux trĂšs douloureux points de suture. Julia Reodica veut remettre en question ces rĂšgles traditionnelles, aussi les contourne-t-elle de maniĂšre presque ludique. Mais la question de lâhymen nâest pas uniquement considĂ©rĂ©e par lâartiste dâun point de vue social Lâhymen hymNext symbolise le front uni des deux parties impliquĂ©es dans lâacte sexuel et discursif, une barriĂšre qui est brisĂ©e pour commencer une relation ou pour ouvrir un canal de communication entre deux personnes indĂ©pendamment de leurs assignations ou choix sexuels » [23]. Si lâexpĂ©rience Que le cheval vive en moi ! ressemble aux deux performances citĂ©es ci-dessus au sens oĂč le corps devient un objet artistique exposĂ© et oĂč la chair intime de lâartiste se donne et nous donne Ă vivre â par procuration â une expĂ©rience biotechnologique intense par un jeu amphibolique questionnant une corporĂ©itĂ© qui sâaltĂšre, elle sâen distingue cependant, tant par les intentionnalitĂ©s Ă lâĆuvre dans chaque projet que par les choix effectuĂ©s par les artistes, que ceux-ci soient philosophiques ou artistiques. Stelarc parle de son corps comme sâil Ă©tait un objet Ă amĂ©liorer, Julia Reodica en prĂ©sente un fragment fondamental reconstituĂ© Ă lâintĂ©rieur dâune petite boĂźte Ă bijoux dans une vitrine comme sâil Ă©tait lâĂ©lĂ©ment dâune collection dâun cabinet de curiositĂ©s. Le duo AOO, quant Ă lui, pour ne citer quâune caractĂ©ristique qui diffĂ©rencie son approche des deux autres, fait venir un cheval dans la galerie et clĂŽture le processus biotech qui avait commencĂ© dans un univers de laboratoire mĂ©dical par une expĂ©rience Ă©thologique. Il est intĂ©ressant de noter ici que cette performance intĂšgre dans la reprĂ©sentation artistique lâimprĂ©visibilitĂ© de lâanimal qui, mĂȘme sâil est dressĂ©, peut Ă tout moment rĂ©agir de maniĂšre inattendue. Le public, imprĂ©visible lui aussi, est ainsi de facto confrontĂ© aux options de comportements propres Ă lâanimal qui peut potentiellement redevenir sauvage [24]. De maniĂšre Ă©vidente, lâaltĂ©ration par la machine, le cyborg, ou lâauto-mĂ©tamorphose artificielle, nâest pas la mĂȘme chose que lâaltĂ©ration mise en Ćuvre dans la performance qui nous intĂ©resse ici. Câest aussi lâintentionnalitĂ© des artistes quant Ă leurs crĂ©ations qui donne sens Ă leur travail Si lâon reprend la terminologie du post-humain, ĂȘtre humain au-delĂ de lâhumain, câest peut-ĂȘtre en passer par ce type dâexpĂ©rience, dans laquelle lâhomme devenant un hybride homme/animal est enfin extrahumain, au sens de hors-humain » [25]. Et si la proposition dâAOO Ă©tait ici dâĂ©largir lâĂ©ventail des significations que nous attribuons Ă la notion de post-humain, dâimaginer par consĂ©quent un ĂȘtre mĂ©ta-humain plus en accord avec son environnement, qui utiliserait ses savoirs technologiques pour se guĂ©rir et sâouvrir Ă lâaltĂ©ritĂ© de lâautre ? De lâhumain Ă lâanimal dans la crĂ©ation On disait en GrĂšce antique que certains hommes Ă©taient si proches de leurs chevaux quâils avaient fini par sâunir Ă eux pour devenir un seul ĂȘtre, hybride, chimĂ©rique, double, avec un corps de cheval et un buste dâhomme le centaure. Ă lâorigine de diverses fantasmagories mĂȘlant puissance Ă©quine et domination humaine, le centaure a par la suite Ă©tĂ© dĂ©crit dans toute la mythologie grecque comme un ĂȘtre brutal, hostile Ă lâhomme et capable de tout dĂ©truire. Mais il existe un centaure diffĂ©rent des autres Chiron. Il est lui aussi un ĂȘtre hybride homme-cheval, mais contrairement Ă ses semblables, il nâest pas fils dâIxion et dâune nuĂ©e, il est lâenfant du titan Kronos et de la nymphe ocĂ©anide Philyra. Cet ĂȘtre â dont le pĂšre est aussi celui des dieux de lâOlympe â se distingue ainsi des autres centaures par sa sagesse divine. Il est prĂ©sent dans plusieurs mythes et les Ă©crits de diverses Ă©poques Pindare, HĂ©siode, HomĂšre, etc. et il pourrait ĂȘtre perçu comme lâexception qui confirme la rĂšgle en ce qui concerne la symbolique du centaure dans le monde grec alors que le centaure symbolise dâhabitude la violence et la cruautĂ©, Chiron, lui, personnifie le lien entre la nature et la culture, il est celui qui transmet par ses enseignements la connaissance des Ă©lĂ©ments de la nature afin de dĂ©velopper la civilisation. Ses savoirs magico-thĂ©rapeutiques il connaĂźt mieux que quiconque les bienfaits des plantes, astronomiques et philosophiques sont prĂ©cieux et reconnus dans toute lâAntiquitĂ© grecque. Il habite une grotte oĂč il accueille ses Ă©lĂšves quâil adopte comme sâils Ă©taient ses enfants, câest-Ă -dire quâil leur transmet Ă la fois savoir-faire et savoir-ĂȘtre. Parmi les plus connus on trouve Achille Ă qui il apprend la musique et la chasse, AsclĂ©pios qui suite Ă son enseignement devient le pĂšre de la mĂ©decine », Aristeos Ă qui il apprend Ă lire dans les Ă©toiles et qui devient prophĂšte, et HĂ©raclĂšs, hĂ©ros par excellence de la force alliĂ©e Ă lâintelligence et au courage. Chiron le sage est en effet une sorte dâarchĂ©type donnant sens Ă la question de la connaissance et de la recherche, une connaissance divine quâil ne transmet quâĂ trĂšs peu de mortels ou de mi-hommes/mi-dieux mĂ©ticuleusement choisis en fonction de leurs origines. Son rĂŽle de dĂ©fenseur de la connaissance devient dâautant plus Ă©vident quand on sait quâune fois blessĂ©, il Ă©changea son immortalitĂ© contre la libĂ©ration de PromĂ©thĂ©e. Ainsi, pour exprimer lâimportance de la connaissance, de la culture, de la thĂ©rapie et de la pensĂ©e, la mythologie grecque choisit comme voie dâaccĂšs le symbole qui a priori semble sây opposer le plus lâAutre, qui est Ă la fois mi-animal/mi-humain et, paradoxalement, mi-immortel/mi-mortel. Que le cheval vive en moi ! met aussi en Ćuvre un paradoxe, un dĂ©passement similaire des frontiĂšres communĂ©ment admises et cette expĂ©rience pourrait ĂȘtre conçue comme une rĂ©incarnation » contemporaine du mythe de Chiron Ă plusieurs niveaux. La question des rapports homme-animal se pose en effet dĂšs les premiers dessins dans les cavernes prĂ©historiques, elle traverse la mythologie grecque et se retrouve ensuite Ă plusieurs moments de la crĂ©ation humaine et de lâhistoire de lâart, en passant du Jardin des dĂ©lices de Bosch, aux oiseaux de Mozart et de Messiaen, du surrĂ©alisme de Dali Ă lâarte povera et de Joseph Beuys au body art jusquâĂ Damien Hirst, voire mĂȘme Jeff Koons, sans oublier la littĂ©rature et le cinĂ©ma de science-fiction. Mais il y a aujourdâhui dans cet art scientifique quelque chose dâeffectivement nouveau lâhybridation trans-spĂ©cifique y est rĂ©elle, charnelle. Cette performance artistique, Ă la confluence du bioart et du body art, est ainsi une expĂ©rience dâhybridation troublante, qui met en place une esthĂ©tique du dĂ©passement de la limite la plus extrĂȘme. Le fait que, comme lâĂ©crit Paul RicĆur, lâidentitĂ© ou lâipsĂ©itĂ© du soi-mĂȘme implique lâaltĂ©ritĂ© Ă un degrĂ© si intime que lâune ne se laisse pas penser sans lâautre » [26] est-il ici poussĂ© Ă lâextrĂȘme, Ă la maniĂšre dâun jeu, ou lâintentionnalitĂ© des artistes est-elle diffĂ©rente ? Sâagit-il dâun projet qui tout simplement » consiste Ă se jouer des limites ou plutĂŽt de la maniĂšre la plus sincĂšre possible dâinterroger lâaltĂ©ritĂ© ? Et si â la question de lâautre animal Ă©tant lâextrĂȘme par excellence â AOO en Ă©tait arrivĂ© naturellement Ă cette expĂ©rience aussi bordeline que possible ? ApprĂ©hender lâessence animale par lâincorporation », quâest-ce que cela signifie au juste ? Commencer par le corps, par lâintime, lâintĂ©rieur, le plus profondĂ©ment soi pour aller vers lâautre ? Mais que signifie ressentir une autre corporĂ©itĂ© â qui de surcroĂźt est non humaine â dans son propre corps ? LâexpĂ©rience ressemble-t-elle Ă lâ incomparable perception dâune dualitĂ© dâexistence dont [une femme est] intimement le siĂšge » [27] lorsquâelle est enceinte ? Quelles sont les modifications de la conscience, du corps, de lâimage corporelle rĂ©ellement ressenties par lâartiste et quelle est leur signification au-delĂ de son expĂ©rience vĂ©cue ? En dâautres termes, comment pourrait-elle partager et transmettre ce vĂ©cu si singulier et a priori unique au monde ? Marion Laval-Jeantet explique que pendant le temps quâelle hĂ©bergea en elle le cheval câĂ©tait lâanarchie, elle a vĂ©cu, dit-elle, Ă la fois avec la peur et la puissance terribles de lâanimal mythique. Comme une guerre entre lâHomme et la nature qui se faisait au sein de son propre corps [28]. Cette immersion de lâautre en elle prend comme point de dĂ©part les exploits de la mĂ©decine contemporaine en questionnant les possibilitĂ©s du corps humain pour aboutir Ă lâune des dimensions essentielles du projet artistique Ă©laborĂ© par le duo depuis 1991 Ces expĂ©riences nâont dâautre but pour moi que dâarriver Ă une altĂ©ration de la notion de lâAutre, que de donner une rĂ©alitĂ© incarnĂ©e Ă la fragilitĂ© de la notion de barriĂšre interspĂ©cifique » [29]. LâexpĂ©rimentation est ici auto-expĂ©rimentation et autoplastique » [30]. En effet lâartiste elle-mĂȘme devient autre. Lâauto-hybridation est rĂ©alisĂ©e par un passage Ă lâacte. Toute rencontre â que ce soit avec lâamour, lâart, les idĂ©es, etc. â est une rencontre avec un autre et quâelle soit rĂ©ussie » ou non, elle devient lâoccasion dâune prise de conscience de nos propres limites et de leur flexibilitĂ© Ă©ventuelle. La particularitĂ© dans la rencontre qui nous intĂ©resse ici est que lâobjectif de lâartiste consiste avant tout Ă prendre conscience des limites de son corps biologique pour ensuite passer de la chair aux idĂ©es. Si le corps est ce qui nous fait signe de la rencontre que nous sommes en train de vivre, dâun passage dâune situation Ă une autre â par le biais de diverses Ă©motions fĂ©licitĂ©, dĂ©goĂ»t, joie, ivresse, jouissance, douleur, etc. â, il devient alors le passage dâun mode dâĂȘtre Ă un autre mais aussi dâun monde ici Ă©quin Ă un autre ici humain. Il nâest cependant pas tant question ici dâouverture Ă lâautre que dâenserrement de celui-ci, du moins dans un premier temps. Marion Laval-Jeantet sâauto-crĂ©e ainsi un double corporel Que se passera-t-il quand ce double de plus que je vais mâinfliger sera, de surcroit, animal ? Jâai lâintime conviction que seule lâexpĂ©rience corporelle peut permettre dâintĂ©grer cette notion sans entraĂźner de dissociation mentale. Tout comme la plante ingĂ©rĂ©e dans les sociĂ©tĂ©s chamaniques permet dâintĂ©grer son totem, son double tutĂ©laire » [31]. Comme sâil Ă©tait question, non pas de dĂ©passer mais de dĂ©velopper sa conception de la barriĂšre des espĂšces, dâentrer dans le sentiment animal », dâĂ©prouver le monde Ă travers la nature Ă©quine. Dâessayer en dâautres termes de voir le monde avec un regard qui nâest plus ni spĂ©cifiquement, ni uniquement humain. Sâagit-il dâune rĂ©flexion critique sur lâanthropocentrisme si dĂ©criĂ© par tous les dĂ©fenseurs de la cause animale ? Les artistes affirment que oui. Or, ce fameux point de vue anthropocentrique » est-il altĂ©rable Ă partir du moment oĂč notre regard sera toujours un regard humain ? Et mĂȘme si ce regard est altĂ©rĂ©, augmentĂ©, modifiĂ©, mĂ©tamorphosĂ©, rendu hybride, son centre, son intentionnalitĂ©, sa source, lâĆil et lâesprit » seront toujours avant tout humains dans lâhumanitĂ©. Lâune des rĂ©ponses dâAOO Ă cette question consiste Ă adopter la position radicale et audacieuse qui consiste Ă se faire cobayes humains comme les animaux de laboratoire [32]. Sauf que les animaux de laboratoire ou les animaux plastinĂ©s par Damien Hirst, eux, nâavaient pas le choix⊠Cette extension de la connaissance et de lâexpĂ©rience du monde, ce passage de lâimpossible au possible que reprĂ©sente la performance dâAOO â et parce que Marion Laval-Jeantet sâinstrumentalise elle-mĂȘme au profit de lâanimal â critique malgrĂ© tout, chemin faisant, toutes les approches de lâanimal de laboratoire, de lâanimal de consommation, de la culture de tissu censĂ©e remplacer la viande dâĂ©levage mais qui nĂ©cessite toujours de tuer les animaux [33] et aussi toutes les autres approches qui reviennent systĂ©matiquement Ă prĂ©senter une conception instrumentalisĂ©e de lâanimal au profit dâune humanitĂ© dĂ©pensiĂšre de chair vivante » [34]. Il est des choses que lâart seul peut dire, montrer ou proposer, peut-il pour autant les transmettre ? Lâart existe pour Ă©largir les limites de la conscience », les artistes dâAOO partent de ce postulat pour expĂ©rimenter la pensĂ©e par le corps ou par la peau. Ils utilisent par consĂ©quent des modes de communication non verbale et des symboles forts afin dâenrichir leur ĂȘtre au monde en dĂ©passant les limites gĂ©nĂ©ralement admises pour les rapports intersubjectifs. Ils tentent ainsi Ă travers leurs expĂ©riences de comprendre lâAutre cet Autre peut aussi bien ĂȘtre la mort ou lâinvisible, la peur ou lâanimal. En rĂ©alitĂ© il sâagit de sortir des enveloppes charnelles humaines pour sâouvrir Ă lâinconnu, qui parfois nâest pas si Ă©tranger quâil y paraĂźt. Lâunivers que crĂ©e la performance Que le cheval vive en moi ! par le biais dâun mĂ©lange crĂ©atif de lâun Ă lâautre qui fonctionne » â puisque finalement les Ă©lĂ©ments du sang Ă©quin sont acceptĂ©s par le corps humain sans provoquer de choc anaphylactique â est celui de lâincorporation. Il est impossible ici de ne pas faire de transfert [35], de ne pas se mettre Ă la place de Marion Laval-Jeantet â ou de cancĂ©reux en phase terminale qui, dans le cadre de recherches et nâayant plus grand chose Ă perdre, ont recours Ă des transfusions de sang animal dans lâespoir dâamĂ©liorer leur systĂšme immunitaire. Il est aussi impossible, pour qui a pris conscience de cette possibilitĂ© dâhybridation, de ne pas rĂ©interroger son propre rapport â biologique, corporel et Ă©motionnel â Ă lâanimal. Cette expĂ©rience nâa en effet rien Ă voir avec le dĂ©sir de voler comme un oiseau ou le rĂȘve du plongeur de devenir poisson, dauphin ou sirĂšne. La question de savoir quelle est la frontiĂšre rĂ©elle entre les espĂšces â ou plutĂŽt quels sont les diffĂ©rents niveaux de ces frontiĂšres finalement multiples et irrĂ©ductibles Ă une » seule barriĂšre » interspĂ©cifique â devient ainsi inĂ©vitable. Il ne sâagit Ă©videmment pas dâoublier les barriĂšres interspĂ©cifiques â un chat ne peut engendrer une souris â, mais plutĂŽt de les reconsidĂ©rer en ayant Ă lâesprit un questionnement sur lâautonomie et lâinterdĂ©pendance des ĂȘtres vivants. Parce que si lâidentitĂ© du gĂ©nome et lâadaptabilitĂ© biologique ne signifient pas que nous soyons tous identiques ou Ă©gaux, elle suffit pourtant Ă remettre en question le degrĂ© de parentĂ© entre les espĂšces et Ă provoquer lâangoisse existentielle que suscitent les possibilitĂ©s de cette parentĂ© dĂ©couverte par les sciences. AOO rĂ©alise ainsi une fois de plus une Ćuvre active », puisque lâobjectif est dâĂ©veiller la conscience de ceux qui dĂ©couvrent son travail, de responsabiliser par lâexpĂ©rience esthĂ©tique, de crĂ©er des alarmes artistiques sur nos modes de vie. La rĂ©alisation effective de ce projet de transfusion sanguine â lâexistence immanente de Marion Laval-Jeantet devenue hybride â ne peut de maniĂšre plus gĂ©nĂ©rale que nous pousser Ă une rĂ©elle remise en question face au dĂ©ploiement des possibles de notre corps, mais aussi Ă une prise de conscience du rapport entre notre perception de la corporĂ©itĂ© et notre conception du monde. Or, le plus curieux dans ce processus est notre capacitĂ© Ă fantasmer sur les pulsions Ă©quines que lâartiste a ressenties, comme si finalement le mĂ©rite » de la rĂ©alisation effective du projet Ă©tait dâavoir recréé un symbole. Il y a ainsi un lien dâempathie impossible Ă nier qui se crĂ©e entre nous et les artistes, nous et lâanimal. Cette expĂ©rience modifie-t-elle notre vision de lâart ? Est-elle, justement par sa sincĂ©ritĂ©, son jeu et son audace, de lâart avec un grand A ? Ce qui ici fait Ćuvre est lâarticulation du concret visible et mĂ©dical le dispositif, la galerie, la mise en scĂšne de la performance Ă la maniĂšre dâune cĂ©rĂ©monie scientifique avec lâimaginaire le plus fantasmagorique [36], câest lâouverture inĂ©vitable aux questionnements radicaux que suscite cette performance, câest lâĂ©garement philosophique que crĂ©e la rĂ©alisation de lâinimaginable, un dĂ©ploiement des possibles alarmant qui rappelle en mĂȘme temps ce que disait Herbert Marcuse Ă propos de lâart, Ă savoir, quâil ne survit que lĂ oĂč il se nie, lĂ oĂč il sauve sa substance en niant sa forme traditionnelle et par lĂ en niant la rĂ©conciliation ; lĂ oĂč il devient surrĂ©aliste et atonal » [37]. Penser lâanimal dans une rencontre incarnĂ©e Dans un premier temps, il y a le mouvement dialectique propre Ă la performance Le commencement est Ă la fin et la fin au commencement » [38]. Il sâagit en effet dâun travail sur le devenir devenir autre, devenir mutant, devenir animal, ou devenir monstre. On pourrait Ă©voquer ici la thĂ©orie des devenirs dĂ©veloppĂ©e par Gilles Deleuze et FĂ©lix Guattari devenir-animal », devenir-minoritaire », devenir-molĂ©culaire », etc. [39]. Dans son Ă©vocation des possibilitĂ©s technologiques Que le cheval vive en moi ! conjoint ainsi une approche Ă la fois extrĂȘmement rĂ©aliste et purement fantastique oĂč le MĂȘme peut ĂȘtre concernĂ© par lâAutre sans que lâAutre sâassimile au MĂȘme » [40]. Puisquâen effet le cheval nâest pas devenu plus humain aprĂšs cette expĂ©rience. Le troisiĂšme autre » â le rĂ©sultat de la crĂ©ation, de lâhybridation, câest-Ă -dire Marion Laval-Jeantet devenue centaure â nâest pas forcĂ©ment assimilable au MĂȘme ou Ă lâAutre, mais les porte tous deux toujours en soi. ainsi les rĂ©alitĂ©s se renvoient-elles les unes aux autres et elles se complĂštent. Il sâagit en somme de la proposition dâun mĂ©ta-soma anthropomorphe ou zoomorphe Ă partir de lâhybridation des sangs humain et animal qui met en Ćuvre des dispositifs biotechnologiques extrĂȘmement complexes. Autrement dit, lâobjectif nâest pas ici dâimiter ou de dĂ©passer la nature mais plutĂŽt de la prolonger. Les modifications et les mĂ©tamorphoses corporelles â rituelles, thĂ©rapeutiques, dĂ©coratives ou expĂ©rimentales â ne sont pas rĂ©centes. Il faut en effet les concevoir dans la continuitĂ© des techniques du corps, quâelles soient traditionnelles ou modernes â mĂ©dicales, symboliques, esthĂ©tiques, ou autres tatouages, piercings, lĂšvres Ă plateaux, cous Ă©tirĂ©s, crĂąnes allongĂ©s, cultes des petits pieds, incrustations, incisions, circoncisions, excisions, clitoridectomies, teintures, arrachage ou limage des dents, etc. [41]. Cette performance dâAOO provoque de toute Ă©vidence la rĂ©flexion parce que les artistes jouent â par le truchement dâune pratique transgressive, provocatrice et surprenante â un rĂŽle de passeurs entre le grand public, les laboratoires scientifiques et les lieux de la haute » culture de lâart contemporain. On comprend mieux maintenant pourquoi Marion Laval-Jeantet et BenoĂźt Mangin, plutĂŽt que de choquer en jouant sur la provocation, ont prĂ©fĂ©rĂ© poser le plus complĂštement et le plus sincĂšrement possible la question de lâaltĂ©ritĂ© et de lâaltĂ©ration, celle du dĂ©ploiement des possibles de la corporĂ©itĂ© contemporaine. Cette performance dâauto-mĂ©tamorphose, de dĂ©doublement corporel, apparaĂźt Ă la fois comme un rite de passage cathartique et comme une proposition pour de nouvelles formes de vie. Par le biais de cette rĂ©alisation les artistes font-ils advenir un autre monde possible ? Ils Ă©voquent en tous cas des modes de devenir autre Ă partir desquels surgissent de nouveaux modes dâĂȘtre. En mettant ainsi en place une expĂ©rience esthĂ©tique originale du corps en devenir on peut estimer que les artistes ont contribuĂ© Ă lâinvention dâune nouvelle corporĂ©itĂ© [42] qui signe le passage des esthĂ©tiques aux poĂŻĂ©tiques du corps puisque cette expĂ©rience dĂ©voile des horizons insoupçonnĂ©s du corps nos limites sont moins Ă©tanches que nous le croyons. Il sâagit alors dâun art qui ne tĂ©moigne pas de ce qui a Ă©tĂ© mais qui Ă©largit lâhorizon de ce qui pourrait advenir. Or, mĂȘme si cette expĂ©rience dâAOO est une preuve supplĂ©mentaire de la capacitĂ© de lâart de crĂ©er des liens entre univers a priori Ă©trangers, le cheval nâen est pas devenu plus humain pour autant. Autrement dit, si les artistes avaient pu se procurer du sang de panda et si ce sang avait Ă©tĂ© aussi adaptable Ă la nature humaine que celui du cheval, cette performance aurait-elle contribuĂ© Ă la survie du panda en voie de disparition ? Nâest-ce pas par consĂ©quent une vision anthropocentrique que de vouloir endosser la nature animale ? Et surtout, pourrait-il de quelque maniĂšre que ce soit en ĂȘtre autrement Ă©tant donnĂ© que lâincorporation de lâanimal reste, malgrĂ© tout, humaine ? Concernant la confrontation de cette expĂ©rience artistique avec la thĂ©orie de Deleuze et Guattari sur le devenir animal, on peut noter quelques points importants qui justifient lâexpression que jâutilise de devenir animal partiel. Il y a en effet Ă la fois des congruences rares entre les deux dĂ©marches et des divergences importantes - Nous ne sommes pas au mĂȘme niveau. En effet, le devenir animal deleuzien est finalement bien moins biologique que ne lâest lâexpĂ©rience que rĂ©alise AOO. - Il nâest pas question du mĂȘme type de contrat » interspĂ©cifique. Les auteurs de Mille plateaux se rĂ©fĂšrent en effet Ă lâinstauration dâun pacte, dâune alliance La guĂȘpe devient partie de lâappareil de reproduction de lâorchidĂ©e, [comme] lâorchidĂ©e devient organe sexuel pour la guĂȘpe. [Il y est donc question dâun] seul et mĂȘme devenir, un seul bloc de devenir » [43]. Or, dans la performance qui nous intĂ©resse ici il nâest pas question de devenir-animal dans une rĂ©ciprocitĂ© quelle quâelle soit. Câest lâartiste qui est dĂ©bordĂ©e par la nature Ă©quine de maniĂšre rhizomatique, comme lâherbe dĂ©borde », il nây a pas dâĂ©change entre deux, trois ou dix entitĂ©s mais un glissement de lâĂȘtre du cheval dans lâĂȘtre de lâartiste. Cette expĂ©rience nâest pas une dialectique entre le devenir animal de lâhomme et le devenir humain de lâanimal mais un chemin, une ligne de fuite, vers le re-devenir-animal de lâhumain. - Deleuze et Guattari expliquent quâil est question dâune circulation dâaffects impersonnels, [âŠ] une irrĂ©sistible dĂ©territorialisation » [44]. Or, il nây a que lâartiste qui pourrait nous dire si, lors de lâexpĂ©rience Ă©thologique qui a suivi la transfusion sanguine, elle a ressenti, en raison de celle-ci, une rĂ©ciprocitĂ© particuliĂšre avec le cheval. Lâartiste a expliquĂ© que ce qui a eu lieu nâĂ©tait pas une modification de sa perception du cheval mais de la perception de soi comme animal » [45]. Ce qui de maniĂšre Ă©trange est Ă©galement valable pour celui qui prend connaissance de cette expĂ©rience le dĂ©ploiement des possibles nous dĂ©territorialise, quâon le veuille ou non. Il ne sâagit donc pas de penser cette expĂ©rience uniquement dans le cadre du devenir-animal qui en effet est ici partiel â ce qui est dĂ©jĂ assez impressionnant â, mais plutĂŽt dans la perspective dâun devenir autre rhizomatique â qui Ă la fois contient des Ă©lĂ©ments du concept et lâenrichit en y apportant des Ă©lĂ©ments nouveaux. Reste Ă savoir quel est lâimpact de lâincarnation de lâanimal sur la pensĂ©e. Lâartiste donne une premiĂšre rĂ©ponse Ă cette question par lâexemple de la modification de notre Ă©tat mental que suscite une simple grippe Les scientifiques savent que le corps vous agit aussi comme pensĂ©e »[46]. De facto le corps est lâune des figures par excellence de lâinattendu, il fait â constamment â rhizome par lui mĂȘme, il part dans tous les sens » ; la dĂ©marche de recherche qui tente de penser cette expĂ©rience ne peut donc pas se contenter de discours mais doit essayer dâadopter le mĂȘme mouvement rhizomatique. Câest en ce sens que cette performance est une exploration, une mise en perspective de lâinfinitĂ© des possibles de la question animale, parce quâen engageant une situation nouvelle, elle nous propose, quoi quâil en soit, un devenir animal partiel possible. Une incorporation du sens » qui donne Ă penser une pensĂ©e par le corps. Il est possible que la vision de lâartiste soit juste, que nous ne nous soucierons rĂ©ellement du sort de lâAutre que dans la mesure oĂč nous en aurons besoin pour survivre, notamment parce que le vĂ©ritable fait fondamental, dans lâordre de lâesprit comme dans lâordre de la vie, câest le fait de âdurerâ » [47]⊠Peut-ĂȘtre que la preuve charnelle et immanente de cette possibilitĂ© peut dĂ©jĂ nous inciter Ă commencer Ă le penser autrement⊠Doctorante en EsthĂ©tique et Sciences de lâart Ă lâUniversitĂ© Paris I â PanthĂ©on-Sorbonne Institut ACTE UMR 8218 â Ăsthetica Projet de thĂšse soutenu par le Fonds National de la Recherche, Luxembourg PrĂ©tentaine, n° 27/28 Quel Penser ? Arguments, inventions, transgressions », sous la direction de Sofia Eliza Bouratsis, printemps 2011. PrĂ©sence de Vladimir JankĂ©lĂ©vitch. Le charme et lâoccasion. Textes et entretiens, Paris, Beauchesne, PrĂ©tentaine », sous la direction de Françoise Schwab, avec la collaboration de Sofia Eliza Bouratsis et Jean-Marie Brohm, novembre 2010. PrĂ©tentaine, n° 25/26, Modes de penser. Actes, formes, objets », sous la direction de Sofia Eliza Bouratsis, juin 2009. - Auto-mĂ©tamorphoses. Biotechnologies et fictions scientifiques dans lâart contemporain », Cahiers de recherche sociologique UniversitĂ© du QuĂ©bec Ă MontrĂ©al, n° 50, Lâart posthumain. LâidentitĂ© humaine en dĂ©bat », sous la direction de Magali Uhl, printemps 2011. - Un prologue qui se prolonge⊠», PrĂ©tentaine, n° 27/28 Quel Penser ? Arguments, inventions, transgressions », printemps 2011. - Spinoza en dĂ©bat », avec Jean-Marie Brohm, PrĂ©tentaine, n° 27/28 Quel Penser ? Arguments, inventions, transgressions », printemps 2011. - Quelles idĂ©ologies du corps dans le bioart ? Transgressions et hybridations », PrĂ©tentaine, n° 27/28 Quel Penser ? Arguments, inventions, transgressions », sous la direction de Sofia Eliza Bouratsis, printemps 2011. - PrĂ©sence de Vladimir JankĂ©lĂ©vitch », en collaboration avec Jean-Marie Brohm et Françoise Schwab, PrĂ©sence de Vladimir JankĂ©lĂ©vitch. Le charme et lâoccasion. Textes et entretiens, Paris, Beauchesne, PrĂ©tentaine », sous la direction de Françoise Schwab, avec la collaboration de Sofia Eliza Bouratsis et Jean-Marie Brohm, novembre 2010. - Entretien avec Edgar Morin, Chemins dans la noosphĂšre » en coll. avec Jean-Marie Brohm, PrĂ©tentaine, n° 25/26 Modes de penser. Actes, formes, objets », juin 2009. - La photographie est-elle un mode de penser ? Images du temps et de lâespace », PrĂ©tentaine, n° 25/26, Modes de penser. Actes, formes, objets », , juin 2009. - Un OVNI dans ma vie » sur Second Life, lâ objet virtuel non identifiĂ© », Mortibus n° 7/8, Gagner sa vie a-t-il un sens ? », automne 2008. Articles sur lâart/Catalogues/expositions - Pourquoi rien ? PlutĂŽt que toutâŠArt, environnement et responsabilitĂ© morale », Catalogue monographique du duo artistique Art OrientĂ© objet, Art OrientĂ© Objet 2001-2011. Laval-Jeantet & Mangin, CQFD Ăditions, Montreuil, automne 2012. - PlutĂŽt que tout Art OrientĂ© objet » prĂ©sentation du projet et entretien avec les artistes, Catalogue de lâexposition PlutĂŽt que rien, Centre dâart de la Maison Populaire de Montreuil, 2012. - Distant Voices », Texte de prĂ©sentation de lâexposition de lâartiste Su-Mei Tse Ă la galerie Tschudi Ă Zuoz, en Suisse 22/12/2011-10/03/2012. - Une seule couleur vous manque et le monde est dĂ©peuplĂ© ? », Texte accompagnant la piĂšce Tout sauf Rouge de Su-Mei Tse 2009 pour lâexposition ci-dessus citĂ©e. [1] Michel Henry, PhĂ©nomĂ©nologie de la vie », PrĂ©tentaine, n° 14/15, Le Vivant », dĂ©cembre 2001, pp. 11-25. [2] Vance Packard, LâHomme remodelĂ©, Paris, Calmann-LĂ©vy, 1978 ; Paul Ardenne, LâImage corps. Figures de lâhumain dans lâart du XX° siĂšcle, Paris, Ăditions du regard, 2001 ; Henri Atlan, LâUtĂ©rus artificiel, Paris, Ăditions du Seuil, 2005 ; Denis Baron, La Chair mutante. Fabrique dâun posthumain, Paris, Ăditions dis voir, 2008 ; Jean Baudrillard, LâĂchange impossible, Paris, GalilĂ©e, 1999 ; Jean-Michel Besnier, Demain les posthumains. Le futur a-t-il encore besoin de nous ?, Paris, Hachette, LittĂ©ratures Haute Tension », 2009 ; Bernard Edelman, Ni Chose ni personne. Le corps humain en question, Paris, Hermann Ă©diteurs, Philosophie », 2009 ; JĂ©rĂŽme Goffette, Naissance de lâanthropotechnie, Paris, Vrin, 2006 ; JĂŒrgen Habermas, LâAvenir de la nature humaine. Vers un eugĂ©nisme libĂ©ral ?, Paris, Gallimard, Nrf essais », 2002 ; Donna Haraway, Simians, Cyborgs and Women. The Reinvention of Nature, New York, Routledge, 1991 ; MichaĂ«l Hayat, Arts assistĂ©s par machine et art contemporain. Vers une nouvelle philosophie de lâart, Paris, LâHarmattan, 2002; Thierry Hoquet dir., Mutants », Critique, Tome LXII â n° 709-710, juin-juillet 2206 ; Marc Jimenez dir., La CrĂ©ation artistique face aux nouvelles technologies, Paris, Klincksiek, lâUniversitĂ© des arts », 2006 ; CĂ©line Lafontaine, La SociĂ©tĂ© postmortelle. La Mort, lâindividu et le lien social Ă lâĂšre des technosciences, Paris, Ăditions du Seuil, 2008 ; Dominique Lecourt, Humain, post-humain. La technique et la vie, Paris, PUF, 2003 ; Louise Poissant et Ernestine Daubner dir., Art et biotechnologies, QuĂ©bec, PUQ, 2005 ; Susan RĂ©mi, Les Utopies posthumaines. Contre-culture, cyberculture, culture du chaos, Sophia-Antipolis, Omniscience, 2005. [3] Tout un chapitre assez dĂ©taillĂ© est consacrĂ© Ă cette performance dans le catalogue monographique du duo AOO, Art OrientĂ© Objet 2001-2011. Laval-Jeantet & Mangin, CQFD, 2012, pp. 240-269. [4] Endosser [âŠ] 1-Mettre sur son dos â revĂȘtir [âŠ] ; 2-Prendre ou accepter la responsabilitĂ© de âï assumer, se charger de », Le Petit Robert, 2011. [5] Voir sur ces questions Anne Jeanblanc, dossier spĂ©cial Lâhomme autorĂ©parable », Le Point, n° 883, aoĂ»t 1989 ; Atta Oloumi et Cristiane Holzey, dossier spĂ©cial RĂ©volution mĂ©dicale Lâhomme bionique arrive ! », Science et Vie, n° 927, dĂ©cembre 1994 ; Le Monde, Hors-sĂ©rie LâĂvolution. Quelle histoire ! », avril-mai 2009. [6] Jean-Yves Nau, La naissance annoncĂ©e des premiers clones humains », Le Monde, 25 mai 2002. [7] Art OrientĂ© Objet 2001-2011. Laval-Jeantet & Mangin, op. cit., p. 268. [8] Marion Laval-Jeantet, De lâincorporation du sens », Cahiers de recherche sociologique UniversitĂ© du QuĂ©bec Ă MontrĂ©al, n° 50, Lâart posthumain. LâidentitĂ© humaine en dĂ©bat », sous la direction de Magali Uhl, printemps 2011, p. 27. [9] Sur les liens avec les animaux, on pourrait citer presque tout le travail dâAOO, mais par rapport Ă lâexpĂ©rience qui nous intĂ©resse ici voir notamment les Ćuvres dĂ©crites dans les catalogues monographiques du duo Roadkill Coat avec un texte dâAOO, in Laval-Jeantet & Mangin, Art OrientĂ© objet 1991-2002, op. cit., pp. 160-163 ; Le voyage en Iboga avec un texte dâAOO, in Art OrientĂ© Objet 2001-2011. Laval-Jeantet & Mangin, op. cit., pp. 34-49 ; et La Mazzera le lien, ça pĂšse trois tonnes, Habiter, lâextrĂȘme, ĂȘtre habitĂ© par lâextrĂȘme » avec un texte de StĂ©phane Dumas, ibid., pp. 183-188. [10] Si la plupart des Ă©lĂ©ments Ă©quins ont Ă©tĂ© Ă©vacuĂ©s par lâorganisme de lâartiste, il reste tout de mĂȘme des marqueurs allergiques qui peuvent sâexprimer Ă tout moment. [11] Marion Laval-Jeantet, Art OrientĂ© Objet 2001-2011. Laval-Jeantet & Mangin, op. cit., pp. 263-264. [12] Marion Laval-Jeantet, De lâincorporation du sens », op. cit., p. 28. [13]Art OrientĂ© Objet 2001-2011. Laval-Jeantet & Mangin, op. cit., p. 267. [14] Georges Bataille, LâExpĂ©rience intĂ©rieure, Paris, Gallimard, Tel », 2004, p. 77. [15] Jean-Marie Brohm, Anthropologie de lâĂ©trange. Ănigmes, mystĂšres, rĂ©alitĂ©s insolites, Cabris, Sulliver, Essai », 2010, pp. 119-166. [16] Voir, entre autres, le laboratoire de recherche scientifico-artistique SymbioticA créé Ă lâUniversitĂ© de Perth en Australie par Oron Catts et Ionat Zurr, The Tissue Culture&Art project TC&A. [17] Jens Hauser, GĂšnes, gĂ©nies, gĂȘnes », LâArt biotechâ, TrĂ©zĂ©lan, Filigranes Ăditions, 2003, p. 9. [18] Du point de vue de lâesthĂ©tique » nĂ©cessiterait un dĂ©veloppement en soi qui nâest pas lâobjet de cet article. Je me permets seulement de souligner quâil y a expĂ©rience esthĂ©tique â expĂ©rience des sens â dans les Ćuvres dâAOO, câest-Ă -dire quâil y a toujours quelque chose Ă voir, quâil y a des rĂ©fĂ©rences Ă lâhistoire de lâart et, surtout, quâil y a poĂ©sie. [19] Marion Laval-Jeantet, Des artistes immergĂ©s dans des terrains menacĂ©s/menaçants », Veilleurs du monde 2. Art et environnement, Montreuil-Sous-Bois, Ăditions CQFD et Centre Culturel Français Blaise-Cendars, 2009. [20] Voir Le voyage en Iboga, 2002-2003, in Art OrientĂ© Objet 2001-2011. Laval-Jeantet & Mangin, op. cit., pp. 34-51 ; voir aussi TombĂ©e dans le Disulba ou le Lit des Visions 2012-2013, créé et montrĂ© dans le cadre de lâexposition Sous influences, arts plastiques et psychotropes, qui a eu lieu Ă la Maison Rouge Ă Paris du 15 fĂ©vrier au 19 mai 2013 commissaire de lâexposition Antoine PerpĂšre. [21] PlutĂŽt que tout », entretien avec Art OrientĂ© objet propos recueillis par Sofia Eliza Bouratsis, PlutĂŽt que rien, Montreuil, Centre dâart de la Maison Populaire de Montreuil, 2011, p. 113. [22] Citation tirĂ©e du texte Obsolete body » qui figurait sur le site personnel officiel de Stelarc et qui au moment de lâĂ©criture de ce texte nây est plus. [23] Julia Reodica, Feel Me, Touch Me the hymNext Project », in sk-interfaces, Exploding Borders â Creating membranes in art, technology and society sous la direction de Jens Hauser, Liverpool, Liverpool University Press, 2008, p. 73. Il sâagit de ma propre traduction de lâanglais. [24] Cette dimension fondamentale de lâintĂ©gration de lâanimal vivant dans la performance artistique est mise en Ă©vidence dans lâexcellent numĂ©ro AnimalitĂ©s » de la revue Inter. Art Actuel, n° 113, hiver-printemps 2013, notamment dans lâarticle dâHelge Meyer, Les animaux dans la performance », pp. 6-11. [25] Marion Laval-Jeantet, De lâincorporation du sens », op. cit., p. 29. [26] Paul RicĆur, Soi-mĂȘme comme un autre, Paris, Ăditions du Seuil, Points essais », 1990, p. 14. [27] Voir EdmĂ©e Mottini-Coulon, Essai dâontologie spĂ©cifiquement fĂ©minine, Paris, Vrin, 1978, qui conclut que le rapport Ă autrui fĂ©minin est spĂ©cifique parce que son ĂȘtre est, ontologiquement, ĂȘtre-pour autrui » p. 26. Lâauteure part de lâexpĂ©rience privilĂ©giĂ©e de la maternitĂ© Ă©prouvĂ©e dans sa premiĂšre manifestation perçue, celle du fĆtus âqui bougeâ » p. 51. Elle analyse lâexpĂ©rience fĂ©minine dâautrui en sâappuyant sur la conscience du cogito qui sâĂ©largit du fait de lâĂ©dification dâun ĂȘtre » au plus profond de soi JâĂ©prouve autrui âavecâ moi et moi-mĂȘme tout Ă la fois, dans une certitude vĂ©cue, puissante, symbiotique et peut-ĂȘtre sympsychique, Ă supposer la pensĂ©e de lâembryon dĂ©jĂ rĂ©elle bien quâinconsciente, Ă©videmment. Cette expĂ©rience dâintĂ©rioritĂ© Ă©largissante mâapporte autrui, câest-Ă -dire mon semblable et mon autre et mon diffĂ©rent, de lâintĂ©rieur de moi-mĂȘme » p. 59. [28] Communication de lâartiste. [29] Marion Laval-Jeantet, De lâincorporation du sens », op. cit., p. 23. [30] Bruno Bettelheim, Les Blessures symboliques. Essai dâinterprĂ©tation des rites dâinitiation, Paris, Gallimard, Tel », 1977, p. 55. [31] Art OrientĂ© Objet 2001-2011. Laval-Jeantet & Mangin, op. cit., p. 261. [32] Voir notamment le projet Culture de peaux dâartistes rĂ©alisĂ© par AOO en 1996 aux Ătats-Unis. Ce projet met en Ă©vidence lâĂ©thique des artistes qui consiste Ă ne se manipuler quâeux-mĂȘmes ». Pour ce faire ils ont intĂ©grĂ© comme cobayes, par le biais dâun groupe antivivisection, un laboratoire de biotechnologie de pointe et ont ainsi rĂ©alisĂ© la culture de leurs propres peaux comme objets dâart opĂ©ratoires ». Lire Ă ce sujet le texte de Marion Laval-Jeantet, Les Cultures de peaux dâartistes dâArt OrientĂ© objet », in LâArt biotechâ, op. cit., pp. 56-62. [33] Il est dĂ©sormais connu que pour toute culture biotechnologique, de peau ou de viande, il est nĂ©cessaire dâutiliser du sĂ©rum de veau fĆtal, qui doit impĂ©rativement ĂȘtre prĂ©levĂ© sur les vaches qui sont en gestation au moment de lâabattage. Cruelle pratique dont fait Ă©tat Ălisabeth Abergel dans son article Animal in vitro ou la vie sans la mort » dans le prĂ©sent numĂ©ro de PrĂ©tentaine. [34] Art OrientĂ© Objet 2001-2011. Laval-Jeantet & Mangin, op. cit., p. 248. [35] Georges Devereux, De lâangoisse Ă la mĂ©thode dans les sciences du comportement, Paris, Flammarion, 1980. [36] Voir les travaux de Louis-Vincent Thomas, en particulier Fantasmes au quotidien, Paris, Librairie des MĂ©ridiens, 1984 ; Anthropologie des obsessions, Paris, LâHarmattan, 1988, notamment le chapitre 3 Lâanimal et nos peurs ». [37] Herbert Marcuse, Ăros et civilisation, Paris, Les Ăditions de Minuit, Arguments », 1963, p. 132. [38] Jean-Marie Brohm, Les Principes de la dialectique, Paris, Les Ăditions de la Passion, 2003, p. 18. [39] Voir Gilles Deleuze et FĂ©lix Guattari, Mille plateaux, Paris, Les Ăditions de Minuit, 1980. [40] Emmanuel Levinas, De Dieu qui vient Ă lâidĂ©e, Paris, Vrin, 1992, p. 32. [41] Voir Victoria Ebin, Corps dĂ©corĂ©s, Paris, ChĂȘne, 1979 ; Boris de Rachewiltz, Ăros noir. MĆurs sexuelles de lâAfrique de la prĂ©histoire Ă nos jours, Paris, Terrain Vague, 1993. [42] Chaque pĂ©riode historique invente ses formes corporelles, aussi bien dans le domaine artistique que dans lâordre des reprĂ©sentations sociales, religieuses, politiques, etc. Voir Nadeije Laneyrie-Dagen, LâInvention du corps. La reprĂ©sentation de lâhomme du Moyen Ăge Ă la fin du XIX° siĂšcle, Paris, Flammarion, Histoire », 2006. [43] Gilles Deleuze et Claire Parnet, Dialogues, Paris, Flammarion, Champs », 1996, p. 9. [44] Gilles Deleuze et FĂ©lix Guattari, Mille plateaux, op. cit., p. 285. [45] Intervention de lâartiste lors de la journĂ©e Lâhumain dĂ©bordĂ©. Incorporations » qui a eu lieu Ă Paris au Palais de Tokyo le 17 juin 2013 [47] Vladimir JankĂ©lĂ©vitch, Henri Bergson, Paris, PUF, Quadrige-Grands textes », 2011, p. 7.
objet que l on franchit Ă cheval